L’histoire vraie de l’envoyé de la miséricorde.

 
L’histoire vraie de l’envoyé de la miséricorde.

Par Mohamed ould Hanefi.
 
Références et remerciements.
 

Par la grâce d’Allah et sa permission, nous avons essayé dans ce livre, et avec un langage le plus accessible possible de donner au lecteur, voulant connaître l’histoire du prophète de l’islam, Mohamed ibn Abdallah, une vue de ce qu’a été sa vie et les étapes par lesquelles le Coran est descendu sur terre par l’intermédiaire de l’ange Gabriel.

Nous nous sommes basés sur des livres aussi crédibles que:

– Arrahiq al Makhtoum de Safiou arrahmane Kafouri.

-Kitab al ihtida de Abou Bakr Ahmed bin Abdallah bin Moussa.

– Mohamed Rassoulou Allah d’ Alphonse Etienne et Souleymane Ibrahim et traduit à l’arabe par Dr. Abd Halim Mahmoud et son fils Mohamed.

Assira Annabawiya du Dr. Ali Mohamed Assalabi.

Nous remercions particulièrement monsieur: Salem Mohamed Salem al Hattab, pour l’aide en documentation diverses
                             Dédicace.
 

Je dédie cet ouvrage à mon épouse Mitou, dite Minetou mint Abdallah, sans l’aide de laquelle, je n’aurais pu me concentrer sur ce travail.

Je n’oublie pas mon “compagnon” sur l’ordinateur, mon fils Yacine, le meilleur de mes professeurs.
 

Parmi les histoires les plus merveilleuses et les plus bénéfiques pour l’humanité, l’histoire de l’orphelin Mohamed ibn Abdallah, le Qoreichite, le Hachémite, qu’Allah a choisi pour guider les hommes et les sortir des ténèbres vers la lumière.
Mohamed n’est qu’un simple envoyé. Un homme qui mange le repas et se promène dans les marchés. Il n’apporte rien de sa propre initiative. Il n’est qu’un envoyé qui n’a apporté que le bien.

Essayons de mettre de coté les jalousies et les méchancetés gratuites des hommes (particulièrement ceux qui s’attaquent à la personne). Essayons de voir concrètement les apports multiples que la simple analyse du message transmis par cet envoyé, ont apporté à l’Homme. Si nous exerçons nos facultés de raison, nous voyons que sur les plans humains sociaux, sécuritaires, éducatifs, et dans beaucoup d’autres domaines, Mohamed par son message(le Coran) a résolu des problèmes destructeurs que beaucoup de “super puissances” n’arrivent pas à maîtriser aujourd’hui.

Avons-nous jamais pensé, un instant à ces multitudes d’orphelins affamés, qui n’ont leur subsistance, arrachée à la cupidité et à l’avarice des hommes, que par les recommandations du saint Coran?

Avons-nous jamais pensé à ces millions de voisins qui dorment tranquillement chez eux parce que Mohamed a commandé aux croyants de respecter le voisin?

Avons-nous mesuré l’ampleur des dégâts si le Coran n’avait pas interdit les biens, les vies, et les dignités des autres?

Combien de contrées se seraient embrasées, si Allah n’avait pas mis la balance et que les hommes soient entravés par les châtiments promis aux pervers?

Ceux qui ont vécu dans l’anarchie totale, ceux qui se sont adonnés librement aux divertissements non contrôlés par aucune loi, aux amusements à outrance et aux dépends des autres, ont su sans l’avouer, que la solution apportée par Mohamed était salutaire pour les hommes.

                                                                                       Mohamed ould Hanefi.

Je suis bien petit pour Te cerner mon Dieu

Mais tout ce qui m’entoure, tout ce que j’ai vu

et entendu me confirme que Tu es l’infiniment grand

Et l’infiniment sage. Loué soit Tu et béni soit Ton Nom.

 
 

                       La période préislamique.

En ces années de la période préislamique, le monde arabe était dans une situation des plus tragiques et des plus inhumaines.

Des tribus essentiellement bédouines, vivaient dans une atmosphère de pagaille et de désordre, indescriptibles.

Le plus fort pliait le plus faible à ses plus vils caprices et le réduisait à sa volonté comme il voulait et quand il voulait.

Les habitants dans cette région vivaient dans une atmosphère d’obscurité profonde, sans foi ni loi. L’inquiétude régnait partout et la peur dominait en maître.

L’ignorance totale de Dieu, favorisait une pagaille sans nom.

Les mécanismes de la méchanceté et de l’égoïsme, avaient joué dans l’esprit des hommes, renforcés en cela par les instincts primitifs, qui faisaient que les hommes pensaient surtout avec la volonté innée de dominer les autres et de s’accaparer de leurs biens et leurs personnes.

Sur le plan social, les arabes vivaient dans des milieux divers, dont les conditions variaient selon qu’on se trouvait dans l’un ou l’autre milieu.

Les nobles avaient un certain code de vie plus ou moins décent. C’était la classe privilégiée où les hommes avaient une certaine liberté et un certain pouvoir de conserver leur dignité. Bien sûr, ces privilèges étaient dans la plupart du temps acquis à la pointe de l’épée. A la moindre incartade, le sang coulait à flot, déterminant ainsi la raison du plus fort qui était toujours la meilleure.

Dans les autres milieux sociaux, la situation était bien différente. Dans la relation par exemple qui liait l’homme à la femme, l’image était bien singulière.

On ne pouvait qualifier ces relations que de prostitution organisée et institutionnalisée par la loi de cette société pour le moins perverse.

Abou Daoud rapporte que Aicha, la mère des croyant a dit que dans la période préislamique, le mariage était divisé en plusieurs catégories : Un qui ressemblait à celui de nos jours: Un homme demandait la fille ou la sœur d’un autre, en mariage et quand il y avait accord la cérémonie de mariage se déroulait normalement.

Une autre forme de relation, entre les couples consistait au fait que l’homme ordonnait à sa femme à la fin de sa période menstruelle “d’aller chez un tel pour lui demander un “crédit”

L’épouse allait chez l’individu en question et couchait avec lui.

A partir de ce moment là, son époux ne la contactera plus jusqu’à ce que sa grossesse impure, du second homme soit confirmée.

Une fois enceinte, son mari peut coucher avec elle s’il veut.

De fait, cette catégorie d’hommes agissait ainsi pour avoir des garçons mâles, issus d’une autre souche de personnes. On appelait ce genre de relation “Le mariage du prêt”(istib-da’)

Une autre forme de mariage, non moins singulière, consistait au fait qu’un groupe d’hommes, sans préalable, rentraient chez une femme, et couchaient tous avec elle. Quand elle devenait enceinte, et qu’elle accouche, elle envoyait chercher le groupe entier quelques nuits après la naissance du nouveau né.

Aucun homme n’avait le droit de refuser cette invitation. Quand tous étaient présents, elle leur disait :

“Vous savez tous ce qui s’est passé. L’enfant est là, et c’est ton fils “un tel”. Elle désignait ainsi celui qui lui plaisait le plus parmi le groupe. Il devenait ainsi le père de l’enfant.

Il y avait aussi la prostitution pure et simple. Des hordes d’hommes entraient chez des prostituées qui ne refusaient  rien à personne au cours de ces ébats orgiaques.

Elles avaient coutume de placer des étendards sur leurs demeures pour que ceux qui voulaient entrer chez elles les reconnaissent facilement. Si elles devenaient enceintes occasionnellement, les hommes cotisaient pour elles. L’enfant fruit de ces relations impures était rattaché ensuite à celui qu’ils décidaient de lui assigner comme père.

Rien n’était plus pervers, ni plus répugnant que ces relations.

L’on pouvait sentir clairement que le monde avait besoin d’un secours pour le sortir des ténèbres vers la lumière.

Les conflits à propos des femmes se réglaient souvent par l’épée et le nombre d’épouses n’avait pas de limites. L’homme pouvait avoir le nombre d’épouses qu’il voulait. Ses seules limites étaient ceux de sa capacité à les prendre et à les défendre.

La fornication était une coutume répandue dans ces milieux.

Seul un petit nombre de femmes et d’hommes parmi la classe des nobles, refusait de se plier à ces coutumes dégoûtantes.

Les femmes esclaves avaient beaucoup moins de possibilités d’échapper à cette folie morbide, qui ravageait toute cette société des ténèbres.

Il apparaît clairement que les gens de cette période préislamique, ne sentaient aucune honte, ni aucune gêne à cet état de choses.

C’était le mode de vie banal et normal de la vie en ces temps de perdition.

Le plan économique, quand à lui, suivait de très près la situation sociale et se calquait à son image.

Le commerce était essentiellement l’unique moyen de gagner sa subsistance. Mais cette activité avait besoin d’un certain cadre de sécurité pour être exercée convenablement. Hors partout l’insécurité était de règle dans cette péninsule arabique en ébullition.

La seule période sûre était celle dite des “mois sacrés”. Ces mois étaient au nombre de quatre, et la guerre y était interdite pour les peuples bédouins,

C’était au cours de ces mois que les marchés arabes de Okaz, Dhi al Majaz et Majna et d’autres marchés encore avaient lieu.

L’industrie était presque inexistante. Les maigres activités industrielles qu’on pouvait noter étaient constituées de quelque “ateliers” pour le tannage des peaux, la construction d’armes blanches, et la couture. Les principaux sites de cette industrie embryonnaire se situaient au Yémen, et dans les bordures du Bilad Ech-cham.

Il y avait aussi quelques activités féminines de tissage et d’agriculture. Les biens étaient cependant à la merci des caprices de la guerre et des razzias. La pauvreté et la faim régnaient en maître sur les hommes et les choses.

Sur le plan religieux, chaque tribu avait son propre dieu. Des idoles qu’ils sculptaient eux-mêmes à partir des innombrables espèces de pierres qui jonchaient le sol de la péninsule, à partir du bois ou de n’importe quelle matière solide qui leur tombait sous les mains; façonnaient leurs dieux.

Bien sûr que nombre de ces arabes avaient suivi l’appel du prophète Ismaël, les invitant à embrasser la religion de son père Abraham, ils adoraient le Dieu unique et ne lui associaient aucune divinité au début. Mais petit à petit et avec le temps ils s’étaient lassés et avaient oublié le message divin, pour retourner à leur polythéisme ancestral.

Un certain Amrou ibn al Hay que les arabes vénéraient en ces temps pour sa piété et sa droiture; avait fait un voyage dans le Bilad Ach-cham. Ayant vu là bas que les gens adoraient les idoles et pensant que cette pratique était la bonne, il en importa la pratique chez les siens dans la péninsule, ils la suivirent en masse.

Parmi les idoles les plus anciennes chez les arabes de la période préislamique, on cite Manat, sur la mer rouge, puis Allat à Tayef et Al Ouzza dans les campagnes de Nakhla.

C’étaient les trois plus grandes divinités.

Puis le polythéisme avait foisonné, au point que chacun avait désormais son dieu privé, spécialement chargé de régler ses problèmes et ceux de sa famille.

Les arabes de la période préislamique, avaient peur de la honte. C’est pourquoi ils avaient institué cette horrible habitude d’enterrer la fillette vivante, juste à la naissance pour que jamais dans les razzias, elle ne pourrait être prise par les ennemis et souillée par les caprices de la guerre.

Sur le plan morale, et bien que cette société avait les pratiques les plus répugnantes et les plus difficiles à être acceptées par la logique et l’entendement humain, il y avait curieusement aussi les plus grands sentiments de noblesse et de vertu qu’on puisse imaginer.

La générosité était de règle. L’arabe pouvait sacrifier tout son bien uniquement pour satisfaire son hôte et le recevoir convenablement.

Les poètes rivalisaient de verve pour louer l’homme généreux dont la tente restait ouverte nuit et jour devant tous les visiteurs.

Le bédouin avait coutume de sacrifier sans la moindre hésitation, l’unique chamelle qui représentait toute sa vie et celle de sa famille, pour que son hôte ne dorme pas chez lui le ventre creux.

La coutume était par exemple de louer l’ivresse, non pas à cause de la qualité de l’alcool, mais simplement parce que c’est dans cet état d’inconscience et d’ébriété, qu’ils devenaient le plus généreux et qu’ils dépensaient le plus.

Parmi ces bonnes coutumes, on pouvait noter aussi une fidélité sans faille pour le pacte donné. L’arabe ne manquait jamais à sa parole et ne trahissait jamais quand il concluait un pacte.

C’était un crédit pour lequel il pouvait mourir ou sacrifier ses enfants.

Mais l’image qui dominait dans la péninsule arabique au cours de cette tranche de son histoire, était surtout l’image de la pagaille et d’une obscurité qui effrayait l’âme et la réduisait à la peur, l’incertitude et la tristesse.

Les yeux de beaucoup d’hommes, en ce temps étaient tournés vers le ciel et scrutait sans cesse les frontières de l’horizon, dans l’espoir de déceler un secours venu d’ailleurs. Une intervention qui ne pouvait venir que de celui qui tient en ses mains l’essence et la quintessence de toute cette existence.

Toute cette situation présageait d’un événement qui allait changer la face du monde, ou d’une catastrophe certaine.
Les desseins du Seigneur des mondes.

Très loin dans le temps avant cette période noire de laquelle nous venons de parler; il y eut un ordre d’Allah.

un prophète, connu pour sa volonté imperturbable de découvrir les voies de Dieu, reçu l’ordre d’aller dans une vallée aride du désert de la péninsule arabique, très loin de sa terre natale en Palestine, et d’y abandonner sa femme Hager et son fils Ismaïl.

Abraham, bien que le cœur brisé par cet ordre divin, apparemment inhumain,  n’hésita pas un seul instant et exécuta les ordres de son créateur sans même chercher à comprendre.

Il savait que Dieu n’abandonne jamais ses fidèles serviteurs,et que la sagesse de ses ordres et de ses décisions ne peut jamais être comprise par les hommes.

Abraham savait que Dieu sait ce qui est, ce qui a été, ce qui sera et ce qui n’a pas été, s’il avait été, comment il aurait été.

Il abandonna alors Hager et son petit fils ismael, alors bébé dans cette vallée aride et austère.

C’est dans ce décor dramatique que nous assisterons à l’une des merveilles de Dieu qui continu à défier l’entendement à nos jours: Le petit enfant assoiffé pleurait pour étancher sa soif et la pauvre mère désemparée par la situation pour le moins horrible dans laquelle elle s’était trouvée, courait dans tous les sens, entre les deux monticules de Sava et Marwa, dans l’espoir de trouver un secours ou de quoi désaltérer son enfant.

C’est alors qu’au cours de l’un de ses nombreux va et vient affolés, elle découvrit une source d’eau qui a jaillit par miracle entre les doigts de l’enfant.

Elle abreuva son fils et bu elle-même de cette eau, qui continu à jaillir de la terre jusqu’à nos jours.

Des milliers et des milliers des millions et des millions de pèlerins affluents chaque année vers cette terre bénite par le Seigneur des mondes; ils usent et abusent de cette eau merveilleuse, et Zem-Zem continu à jaillir avec plus de force et plus de limpidité jusqu’aujourd’hui.

Le point initial de la source avait disparu avec les siècles, mais le liquide sacré continu à couler à flots.

Cet enfant que la sagesse du Seigneur a tiré des griffes d’une mort certaine, n’est autre que l’un des nobles grands pères du futur sauveur de l’humanité: le prophète qui tirera le monde des ténèbres vers la lumière.

Abraham, qui n’avait jamais oublié la précieuse famille qu’il avait confiée au désert d’Arabie, reviendra un jour et avec son fils qui était devenu un jeune homme, beau, fort et intelligent, il entreprit de construire un sanctuaire sur un ordre divin : la Kaaba.

La maison sacrée de Dieu.

Au centre d’une cité bénite, qui sera plus tard le point de mire et la direction de prière de tous les fidèles: la Mecque. La prestigieuse cité qu’Allah avait choisie au centre de la terre pour que les visages qui veulent s’adresser à lui se tournent et prient la grandeur et la toute puissance du Seigneur et maître de tous les univers visibles et cachés.

                       Les descendants d’Ismaël.           
Le prophète Ismaël eut une descendance très nombreuse.

Sa descendance se divisa en tribus très influentes et très puissantes. Mais la plus imposante et la plus respectable parmi toutes, fut sans nul doute la tribu des Qoreich.

La garde du sanctuaire d’Allah fut confiée à cette tribu, qui désormais jouera le rôle primordial dans toutes les activités relatives à la Kaaba.

La tribu de Qoreich était le symbole de l’honneur, de la confiance et de la responsabilité.

La mention de son seul nom imposait le respect à tous les pèlerins qui venait visiter ces lieux de cultes.

L’honneur revenait aussi à la tribu de Qoreich de s’occuper de l’intégralité du séjour des pèlerins dans ces lieux d’adoration et de recueillement.

C’était à eux d’offrir tous les conforts au pèlerin, de la simple eau de boisson à la nourriture et à la sécurité. Il leur revenait aussi la garde de la clé du temple sacré.

Les contemporains de cette période d’obscurité n’étaient pas tous corrompus. Il y avait bien une certaine catégorie de personnes qui avaient de grandes vertus.

Bien plus tard quand l’envoyé(psl) fit le pacte avec les femmes qu’elles”n’associent aucune divinité à Allah, qu’elles ne volent point, qu’elles fassent point de rapports sexuels interdits”, Hind bint Otba,l’épouse de Abou Souviane s’écria : ” Est-ce que les nobles femmes font les actes interdits et infamants??!!”

Beaucoup, dans cette société préislamique se caractérisaient par des caractères innés d’une rare noblesse, tels que:

– L’intelligence

– La bonté et la générosité

-Le courage et la défense de l’opprimé

-L’amour de la liberté et le refus de la lâcheté et de la couardise.

-La fidélité au pacte donné et l’amour de la franchise et de la clarté.

-La patience devant les difficultés et la persévérance devant la rudesse de la vie et les imprévus des coups du sort.

-La force physique et la noblesse de l’âme.

-La magnanimité et la protection du voisin.

C’était enfin une société qui renfermait dans ses aspects rugueux et inhumain le germe d’un bien qui pouvait triompher sur les maux obscurs qui planaient sur les humains et les choses.

Nous avons dit plus haut que la tribu de Qoreich était celle qui incarnait la puissance et la noblesse parmi ces tribus de ces temps. Un homme va sortir d’un clan de cette tribu, les Beni Hachem: Mohamed ibn Abdallah ibn abd Al Muttalib ibn Hachem (qui a donné son nom à la tribu des Beni Hachem) ibn abd Manaf, ibn Qusay.

Cet homme choisi par Dieu pour remédier à cette situation dramatique va changer la face du monde.

Il va remplacer la peur par la sérénité et la méchanceté des hommes par la miséricorde et la fraternité.

Le descendant des prophètes Ibrahim et Ismaël va apporter de nouveau les mots du Seigneur, pour corriger les maux de l’humanité.

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                        La naissance de Mohamed
Les commerçants mecquois avaient l’habitude, lors de leur périple vers le Bilad Ech-cham, de passer quelques moments en compagnie de certains moines qui se trouvaient sur cette route longue et fatigante.

Un jour, que quatre hommes parmi ces voyageurs devisaient avec l’un de ces hommes de religion, il leur demanda : “D’où venez vous?”

“Nous venons de la Mecque”, répondirent les voyageurs.

“Dans très peu de temps, rétorqua le moine, un grand prophète apparaîtra dans cette cité. Ce sont les anciens textes qui le prédisent.”

Les moines étaient connus pour leur habileté à deviner, et à prophétiser des événements à venir. Leur parole était prise en compte, ne serait ce que pour la simple raison qu’ils étaient des hommes totalement coupés de la vie, pour se consacrer uniquement à l’adoration de Dieu.

Les quatre voyageurs continuèrent leur chemin en rêvant chacun dans son fort intérieur d’être le père de ce prophète tant attendu et que les anciens ont annoncé depuis si longtemps.

Le chef des Qoreich, Abd Al Muttalib, dormait paisiblement dans la maison sacrée, la prestigieuse Kaaba, quand il eut un songe étrange. Devant ses yeux, et s’étendant à l’infini, un arbre poussait, grandissait et se ramifiait vers tous les horizons.

Une forte lumière émanait des interstices de cet arbre géant et qui ne cessait de grandir et de s’étendre.

Les hommes de toutes les races, de toutes les couleurs, et de tous les coins de la terre se courbaient en signe de vénérations et de respect devant cette impressionnante apparition.

Sa tribu aussi les Qoreich s’accrochaient autant que faire se peut et à qui mieux, mieux aux ramifications. Tout le monde cherchait un appui pour bénéficier d’un équilibre, qui semblait être indispensable pour “être”, pour “exister”.

 Seul Abd Al Muttalib, n’arrivait pas à saisir une branche de cet arbre, qui pourtant couvrait la totalité de la terre.

Il essayait de toutes ses forces, mais toujours les branches lui échappaient.

Il se réveilla en sursaut, effrayé et couvert de sueur.

Ce jour là Abd Al Muttalib resta pensif, les images de ce rêve étrange et effrayant hantaient son esprit et dérangeaient son équilibre.

Enfin, il décida d’aller consulter la prêtresse, qui avait le don d’interpréter le monde des rêves et de déchiffrer les plis des mystères.

“J’ai fait un rêve étrange, dit-il”, et il lui raconta ce qu’il avait vu la veille au cours de son sommeil.

La prêtresse le regarda longtemps et lui dit :

” Ce rêve veut dire qu’il sortira de tes enfants un homme qui va dominer le monde de l’Orient à l’Occident. Son influence sera très grande et les monarques de la terre le suivront, ainsi que leurs peuples.

Abd Al Muttalib s’en fut ravi des explications de la prêtresse.

Il souhaitait intérieurement que l’un de ses fils puisse un jour  avoir ce grand prestige.

Ses idées allaient secrètement à son fils Abu Talib qu’il aimait d’un amour très fort et très sincère.

La décision de Dieu était tout autre et Abu Talib n’était pas celui par la main duquel la situation du monde changera.

Un autre des fils de Abd Al Muttalib, Abdallah ibn Abd Al Muttalib, avait une jeune épouse du nom de Amina bint Wahb.

Amina était enceinte, mais elle ne savait pas qu’elle portait dans son sein celui que le Dieu des univers avait choisi pour sauver l’humanité de la perdition et des ténèbres dans lesquels elle nageait.

Avant la naissance de l’enfant, son père Abdallah, partit en voyage, mais la sagesse divine avait décidé qu’il ne verra pas son fils. Il tomba malade et mourut en route avant la naissance de l’enfant.

Amina curieusement, ne sentit aucune douleur durant l’accouchement. Contrairement au commun des femmes au cours de cette épreuve douloureuse de la prolifération humaine, elle sentait au contraire que quelque chose de merveilleux se produisait dans ces instants.

Elle avait rêvé, il y a quelques temps, d’une lumière pure et agréable qui sortait d’elle. Des rayons de paix et de sérénité qui couvraient la totalité du monde et dispersaient les ténèbres.

Dans un autre rêve qu’elle eut avant la naissance de l’enfant, elle entendit une voix forte et sûre qui lui disait “Amina, dans ton sein se trouve la lumière des lumières. Le sauveur de l’humanité. Celui qui va changer la face du monde en bien. Quand il naîtra  appelle le Mohamed. Mais garde bien ce secret.”

Amina vécu quelques semaines encore avec ce secret intime qui lui donnait chaud au cœur. Elle savait, sans savoir pourquoi que quelque chose d’extraordinaire allait se produire, et elle attendait avec impatience l’arrivée du petit hôte qui devait changer sa vie, et celle du monde.

Le grand jour arriva enfin, le petit bébé naquit, quelques temps comme nous l’avons dit après la mort de son père Abdallah.

Son grand père explosant de joie reçu la nouvelle de sa naissance pendant qu’il était dans la Kaaba.

Il en oublia presque la douleur qui lui tordait le cœur, après le décès de son fils Quthm, qui venait de mourir.

Abd al Muttalib voulu donner au nouveau né le nom de son fils défunt, mais Amina, hantée par les rêves qu’elle avait fait, s’empressa de lui raconter ce qu’elle avait vu et entendu en songe: ” Dans un rêve, une voix m’a donné l’ordre impérieux de le nommer Mohamed.”

C’est un nom jusqu’à présent inconnu et que personne n’avait jamais porté.

Abd al Muttalib, tout à la joie de ce nouveau venu dans sa famille prestigieuse, embrassa son petit fils et l’élevant vers le ciel, il pria : Que le fils de mon fils Abdallah soit un très grand homme.”

C’est ainsi qu’une grande page dans l’histoire des Qoreich et plus précisément dans le clan des Beni Hachem allait commencer.

Sept jours après la naissance du nouveau né, son grand père organisa un très grand festin, au cours duquel il allait officiellement donner un nom à son petit fils.

Quelqu’un parmi les convives, lui fit la remarque, que ce nom n’existait pas auparavant ni dans sa famille, ni dans celles des Qoreich.

Abd al Muttalib répondit, sans vouloir dévoiler le rêve de Amina : “C’est un espoir et un vœu pour que Dieu face ses louanges dans le Paradis et que les hommes les fassent sur terre.”

Le nom de Mohamed était un dérivé de la louange.

Personne parmi tous ces gens, qui buvaient, mangeaient et palabraient dans ce festin, ne pouvait imaginer que ce petit enfant qu’ils avaient devant eux était celui que le Seigneur des univers, le Dieu des cieux et de la terre avait choisi, pour changer leur style de vie et leur destin.

Le petit orphelin resta quelques temps sous la surveillance de sa mère. Amina bint Wahb n’avait pas de lait dans son sein, et Abd al Muttalib devait impérativement chercher une femme pour allaiter le petit garçon.

La sagesse divine a voulu encore une fois que Mohamed soit loin de la surveillance parentale.

Les arabes avaient coutume d’envoyer leurs enfants pour grandir dans les immensités du désert. L’enfant dans ces milieux hostiles apprenait très vite à faire face à la vie et à ses difficultés innombrables.

Ils confiaient leurs enfants à des femmes bédouines pour les allaiter.

Nous allons laisser à la noble femme qu’Allah avait choisie pour être la mère de lait de Mohamed, le soin de raconter la fantastique histoire de sa rencontre avec le futur prophète.

C’est une dame pleine de pondération, de circonspection et de discrétion.

Cette femme jouit d’un très grand respect auprès de tous les musulmans de la terre. Ses deux tétons purs ont allaité l’heureux jeune garçon, Mohamed ibn Abdallah (psl).

Il a grandit sur sa poitrine pleine d’amour et d’affection. Il a été élevé devant ses yeux et entre ses mains protectrices. Il a apprit d’elle, comme de sa tribu les bénis Sa’d, l’art de la rhétorique.

C’est ainsi qu’il est devenu le plus clair de tous les rhétoriqueurs et le plus éloquent de tous les éloquents.

L’histoire de l’allaitement de cet enfant qui allait changer le cours de l’histoire et le cours des événements; et qui allait remplir le monde de bien et de miséricorde…celui qui allait apporter toutes les vertus, cette histoire, bien belle et qui mérite d’être mille fois entendue, nous allons l’écouter de la bouche même de Halima Asa’diya, la mère de lait de Mohamed qui raconte :

               Halima Assa’diya raconte. 
« Je suis sortie de nos campements avec mon époux et notre bébé vers la Mecque. Nous étions accompagnés d’un groupe de femmes. Toutes nous étions à la recherche de quelqu’un qui nous payerait pour allaiter son enfant c’était la coutume en ces temps là. Ceux qui ne pouvaient donner le lait maternel à leur enfant, payaient les services d’une femme, qui devait le nourrir et le garder.

Cette année là était extrêmement difficile. La sècheresse avait tout brûlé sur son passage.

La faune et la flore avaient été totalement décimées.

Nous n’avions plus rien absolument plus rien à manger.

Avec la simplicité et l’extrême éloquence, héritées de ses ancêtres, Halima continua…

“Nous n’avions que deux bêtes, deux vieilles bêtes qui n’avaient aucune goûte de lait dans leurs mamelles et dont les os desséchés par la sécheresse et la famine, craquaient à fendre l’âme.

Mon bébé et moi étions montés sur l’une d’elles et mon époux sur la deuxième.

Sa chamelle était plus vieille et plus décharnée que la nôtre.

Toute la nuit nous n’avions pu fermer l’œil à cause des pleurs du bébé dont les entrailles étaient tenaillées par la faim.

Cette faim qui habitait les ventres vides et empêchait les cerveaux de trouver la sérénité pour dormir.

Mes tétons étaient complètement secs et ne pouvaient lui offrir aucune espèce de nourriture…

Nous traînions beaucoup en route à cause de notre faiblesse et plus encore à cause de celle de nos montures.

Ceci lassa nos compagnes qui ne pouvant supporter le retard que nous leur causions, montraient délibérément leur lassitude et leur mécontentement…

Quand nous arrivâmes à la Mecque et que nous commençâmes à chercher des familles pour nous engager à allaiter leurs bébés, je tombai sur un problème auquel je ne me m’attendais nullement :

Toutes les femmes à qui Mohamed ibn Abdallah était présenté, le refusèrent catégoriquement…

Toutes refusaient cet enfant qui était orphelin.

Que pouvait bien nous offrir la mère d’un orphelin ?

Que peut donner une femme dont le mari est mort ? Et le grand père que peut il faire ? Se demandaient les femmes.

 Deux jours plus tard toutes ont trouvé un enfant à allaiter sauf moi…je n’ai eu personne.

Quand nous fûmes sur le point de partir, je dis à mon époux :

« J’ai horreur de revenir vers nos campements les mains vides, alors que toutes les femmes qui m’accompagnaient ont trouvé un enfant à allaiter. Ceci représenterait un échec bien amer à mes yeux…Par Allah, je retournerai voir ce vieux d’hier qui proposait son petit fils à toutes les femmes en vain et je le prendrai…

« Pourquoi pas ? répondit mon mari. Peut être bien qu’Allah y mettrait quelque bien. »

Je suis alors allée le voir et je l’ai pris des mains de sa mère.

Par Allah poursuit Halima, je n’ai pris cet enfant que parce que je n’avais pas d’autres choix.

Quand je suis revenue dans la caravane, je l’ai posé sur mes jambes et je lui ai donné mon sein.

Une quantité de lait incroyable coulait dans mon sein, qui quelques instants plutôt était complètement sec.

L’enfant bu à satiété, puis je donnai le sein à son frère (Le propre fils de Halima.) il en bu aussi… quand ils furent tous les deux bien rassasiés, ils sombrèrent dans un profond sommeil.

Nous profitâmes de cet instant de quiétude pour dormir mon mari et moi…c’était la première fois depuis longtemps que nous pûmes avoir un brin de repos, car bien souvent les pleurs de notre bébé affamé, nous avaient privés du sommeil.

Mon époux, par le plus pur des hasards, jeta un coup d’œil sur les mamelles de notre vieille chamelle et constata que par miracle ses mamelles étaient remplies de lait…

Il se leva et s’avança vers la vieille bête, ne pouvant croire ses yeux.

Il commença à traire la bête et un lait pur coulait à flot dans le récipient, comme si jamais il ne devait tarir.

Quelque chose de bien extraordinaire et de bien miraculeux était en train de nous arriver, sans que nous puissions savoir.

Ce soir là nous dormîmes tous, les ventres remplis du meilleur des laits que nous n’ayons jamais bu.

Quand nous nous réveillâmes le lendemain, mon époux me dit les yeux perdus dans le vague : « Sais tu Halima, que tu as accueilli un enfant béni ?! »

Quand nous sortîmes de la Mecque, je montai sur la vieille chamelle mes deux enfants devant moi. J’étais heureuse et je sentais vaguement que quelque chose d’extraordinaire se passait. Quelque chose que l’entendement humain ne pouvait comprendre.

Une autre grande surprise nous attendait encore pourtant :

La vieille chamelle était subitement prise par une activité incroyable. Sa vieille carcasse qui naguère craquait sous son poids dérisoire, s’était subitement transformée.

Ses longues pattes se déployaient lestement comme au temps de son plus jeune age. Les autres animaux ne pouvaient plus la rattraper et mes compagnes qui étaient restées derrière moi me criaient : « O fille de Dhou’eyb, attends nous par Allah. Est-ce  bien la vieille carne sur laquelle vous êtes venus !!? »

Et moi de leur répondre : Par Allah, c’est bien elle.

Et elles répliquaient “ceci est incompréhensible..”.

Nous sommes enfin revenus chez nous dans notre campement des Beni Sa’d.

Notre terre était en ces temps là, la plus sèche et la plus désolée de toutes les terres. Cependant et à partir de ce jour, nos moutons commencèrent à manger l’herbe.

Les troupeaux allaient le matin, le vendre vide et revenaient le soir les mamelles chargées d’un lait abondant et délicieux.

Nous ne manquions plus de lait. Nous étions les seuls à boire le lait. Nos voisins qui s’étonnaient de cet état miraculeux de nos troupeaux, commençaient à blâmer leurs bergers « pour leur négligence ». Malheur à vous, leur disaient ils. Vous ne pouvez pas mener les troupeaux paître là ou vont les animaux de Bint Abi Dhou’eyb ?

Les pauvres bergers ont commencé à suivre exactement les traces de nos animaux, mais l’incompréhensible, c’est que le soir venu, leurs animaux revenaient toujours le ventre vide et les mamelles sèches.

Cette bénédiction d’Allah continua à nous couvrir tout au long des deux années que dura l’allaitement de l’enfant.

Quand il fut sevré, l’enfant avait grandi de façon bien différente de celle des autres garçons de son age. Il était devenu robuste et intelligent.

Nous le ramenâmes chez sa mère, pleins d’espoir qu’elle le laisse encore vivre chez nous quelques temps.

Nous étions convaincus que la présence de cet enfant nous apportait beaucoup de bonheur et de prospérité.

Quand j’ai rencontré sa mère, je l’ai rassurée et je lui ai dit : « Ah !si seulement tu le laissais encore vivre chez nous quelques temps O Amina. Il n’en serait que plus fort et plus intelligent. Et puis j’ai peur pour lui des épidémies que connaît la Mecque. »

Elle céda enfin sous la pression de la multitude d’arguments que je lui avançais ; elle le laissa retourner avec nous dans le désert.

Mais très peu de temps après le retour de l’enfant chez nous, il lui arriva un incident qui nous rempli d’inquiétude et de peur :

Un jour, il est sorti avec son frère pour surveiller le troupeau comme à l’accoutumée.

Son frère fit une  soudaine irruption dans le campement l’air effaré et hors d’haleine. Il nous dit : -vite, sauvez mon frère. Deux hommes en blanc l’ont couché par terre et l’ont éventré.

Nous précipitâmes, mon mari et moi, nos cœurs battant la chamade.

Nous avons trouvé le petit garçon encore couché par terre, le visage déformé par la peur. Il tremblait de tous ses membres.

Mon époux le souleva et le mit entre mes mains. Je l’ai serré très fort contre ma poitrine et je lui ai demandé :

« Qu’as-tu mon enfant ? »

Il me répondit : « deux hommes en blanc sont venus, ils m’ont fait coucher par terre et m’ont ouvert la poitrine. Puis ils y ont pris quelque chose que je n’ai pu voir. Ils sont ensuite repartis comme ils étaient venus. »

Nous sommes revenus au campement avec le gosse. Nous étions tenaillés par une peur horrible, dont l’origine nous était inconnue.

Quand nous fûmes sous notre tente, mon mari me regarda les yeux pleins de larmes et me dit : – J’ai bien peur, Halima que cette enfant béni, ne soit sous l’emprise d’une force bien au dessus de la nôtre et contre laquelle nous ne pouvons pas très grand-chose…je crois qu’il vaut mieux le ramener chez lui. Ses parents sont plus capables que nous, et donc mieux en mesure de le protéger.

Nous le prîmes avec nous et nous nous dirigeâmes vers la Mecque.

Quand nous fûmes chez sa mère, elle me regarda profondément et me demanda :- Qu’est ce qui a fait que tu as changé d’avis et ramené Mohamed O Halima ?! Pourtant tu avais beaucoup insisté pour qu’il reste avec toi encore quelque temps. Quelles sont les raisons de ce changement subit ?

Je lui répondit : -il est devenu fort…j’ai remplit mon devoir envers lui…j’ai peur pour lui des événements, c’est pourquoi je te le ramène.

-Dis moi la vérité, me dit elle. Tu n’es pas de celles qui se rétractent pour si peu…surtout pour les raisons que tu viens d’énoncer Halima. Je t’en pris dis moi la vérité.

Elle insista tant et si bien, que me fit plier et je lui racontai les étranges événements de ces derniers jours.

Elle me dit : -Avais-tu peur pour lui de Satan Halima ?

« Oui répondis je. »

« Non ! répondit elle par Allah Satan, le malin ne peut rien contre mon enfant…mon fils a une histoire bien meilleure. Veux tu que je te raconte ? »

-Bien sur répondis je intéressée.

« Quand je l’ai porté dans mon sein, j’ai vu en songe qu’il sortait de moi une lumière…et que cette lumière a éclairé la terre, jusqu’aux palais du Cham…et quand j’ai accouché de lui, il est descendu les mains appuyées par terre et la tête élevée vers le ciel. »

Laisse le me dit elle et reviens chez toi en paix. Que Dieu te récompense Halima, pour ce que tu as fait pour lui et pour nous.

Ce jour là nous revînmes chez nous au campement. C’était le plus triste retour de ma vie. Mon fils était le plus affecté de tous. Il ne pouvait comprendre la séparation avec son frère.”

                                                                             Extrait des “Sahabiyat” du même auteur.

La volonté d’Allah, l’infiniment sage fit que Halima vécu assez longtemps pour voir que le jeune garçon qu’elle a allaité de ses mamelles et qu’elle a couvert de tous ses soins, était devenu le maître des arabes et un guide pour l’humanité toute entière.

Elle cru en son message; et plus tard quand elle lui rendit visite, il courut au devant d’elle, explosant de joie et répétant: maman…maman…

Il ôta ensuite son manteau et l’étendit par terre pour qu’elle s’asseye dessus.

Ainsi était l’histoire de Halima qu’Allah soit satisfait d’elle et qu’il la satisfasse; la mère de lait de l’envoyé de la miséricorde.
Mohamed avant la révélation.                  
Amina, la pure, la vertueuse, la plus honorable de toutes les fille, la mère de l’envoyé (psl), mourut à son tour, alors que Mohamed avait à peine six ans.

La mort de Amina bint Wahb, ibn Abd Manaf, ibn Zohra ibn Kilab ibn Mourra ibn Kaab, Amina la Quarachite, laissa son fils doublement orphelin entre les mains de Celui qui ne néglige personne.

Mohamed a grandit entre les mains de sa maman Amina bint Wahb, la mère la plus douce et la plus attentive de toutes les mères. Dans ses soins il a acquis chaque jour plus de beauté et plus de sagesse. Mais il ne devait pas profiter longtemps de cette douce surveillance et en l’an 576 de l’ère chrétienne, dans la région de Al aboua, entre les deux villes saintes de la Mecque et de Médine, Amina rendit sa noble âme à son créateur.

Amina avait une servante d’Abyssinie, répondant au nom de Oum eymen. Elle aimait beaucoup Mohamed. Après la mort de sa maîtresse, elle revint vers la Mecque avec le petit orphelin.

Sa mère lui avait laissé comme seul héritage, cette servante et cinq têtes de chameaux.

Le grand père de Mohamed, Abd al Muttalib, le prit en charge. Il l’aimait beaucoup, et faisait tout pour que le jeune garçon grandisse dans la plus grande attention et dans les meilleures conditions possibles.

La période que Mohamed passera entre son enfance et la première révélation, fut foisonnante de phénomènes annonçant l’imminence du choix qu’il était l’envoyé de la fin des temps.

Dans une société pratiquement pervertie et perdue, il était l’image même de l’homme propre intègre, véridique, fidèle à ses engagements et à sa parole.

Ses concitoyens lui avaient d’ailleurs choisi le surnom de Al amine.

Tous avait une confiance absolue en lui au point ou un jour qu’un litige aigu avait éclaté au sein de la prestigieuse Kaaba, les belligérants le choisirent comme arbitre et juge et jurèrent de respecter sa décision quelle qu’elle soit.

Les Mecquois en fait voulaient placer la pierre sacrée dans son support au sein de la maison sacrée. Chaque groupe voulait absolument avoir l’insigne honneur de s’acquitter de cette tache  combien noble et religieuse.

Mohamed (psl), ordonna qu’on mette la pierre dans un drap et que chaque groupe tienne un bord du tissu. Ce qui fut fait et la pierre fut ainsi portée et installée à sa place par tout le monde.

Tous furent satisfaits de ce jugement et le respect pour la sagesse de Al amine fut apprécié par tous les présents.

Une autre fois que les mecquois n’avaient pas reçu une seule goûte de pluie depuis plusieurs mois, ils dirent à Abou Talib:

-O Abou Talib, l’oued s’est desséché, et les enfants sont menacés par la famine. Peux tu prier pour que la pluie tombe?

Abou Talib descendit et avec lui un jeune garçon, au visage rayonnant comme la pleine lune.

Abou Talib le porta et colla le dos de l’enfant sur le mur de la Kaaba. Il n’y avait aucun nuage dans le ciel.

Mais soudain le ciel se couvrit de nuages, l’atmosphère s’assombrit et des pluies diluviennes s’abattirent sur la Mecque, inondant les oueds, et l’herbe poussa nourrissant les hommes et les bêtes.

C’est là l’un des miracles que Dieu a donnés à Mohamed, et qui montre le caractère extraordinaire de sa personne.

Un autre phénomène que les mecquois constatèrent dans son jeune age: c’est qu’il avait une aversion très forte pour les idoles et n’acceptait jamais de s’en approcher, malgré la confiance aveugle que les bédouins de cette époque avaient dans le pouvoir des statues qu’ils confectionnaient eux-mêmes.

Il détestait en bloc la mauvaise vie que menaient les jeunes de Qoreich dans les nuits orgiaques qu’ils organisaient et pendant lesquelles toutes sortes d’exactions étaient permises. Les chants, les danses, les boissons alcooliques et la prostitution. Toutes ces activités lui répugnaient et il ne s’en approchait jamais.

Le prophète (psl), nous dit lui-même : “quand j’ai grandi, j’ai détesté les idoles et la poésie. Je ne me suis intéressé à ce que faisait les gens de la Jahiliya que deux fois.

A chaque fois Allah m’a protégé de ces mauvaises actions:

Une fois j’ai dit à un garçons qui gardait le troupeau avec moi:-Surveille moi mon troupeau, je vais m’amuser un peu comme font les mecquois.

J’ai marché jusqu’à la première maison. Là j’ai trouvé une cérémonie de mariage, ou les musiciens rivalisaient de verve et d’ardeur. Quand je me suis installé pour suivre la soirée, Allah m’enveloppa d’un sommeil profond et je ne fus réveillé que par la chaleur du soleil qui me brûlait la peau. Je n’avais rien vu de ce qui se passait. Ceci m’arriva une autre fois, mais toujours, Dieu m’avait préservé de ces maux insufflés par Satan.”

 Abd al Muttalib aimait beaucoup Mohamed. Il l’aimait plus que tous. Et l’histoire suivante montre à quel degré le plus grand notable de la Mecque aimait son petit fils:

On avait coutume d’étendre un lit pour Abd al Muttalib pour recevoir les nobles et les grands de la Mecque en faveur de la douceur du soir. Le respect voué au vieux était tel, que personne n’osait s’approcher du lit du vénérable vieillard.

Alors qu’un jour exactement Mohamed vint s’installer tranquillement au milieu du lit. Les oncles présents indignés par ce manquement à leurs principes, voulurent l’enlever du lit.  Abd al Muttalib, qui arrivait sur les lieux s’interposa et leur ordonna de le laisser tranquille. Il s’écria : -Ramenez mon fils à sa place. Il pressent sa vraie place et sent qu’il atteindra des honneurs qu’aucun arabe avant lui n’atteindra. Et puis il représente mon confort dans ma vieillesse et ma consolation dans mes vieux jours.

Il remit ensuite le jeune garçon au beau milieu du lit et caressa sa tête affectueusement.

Le sort a voulu cependant frapper une autre fois, et une autre fois le trépas vint sans avertir enlever le soutien du jeune Mohamed.

Abd al Muttalib mourut à l’âge de quatre vingt quinze ans, et l’orphelin fut prit en charge par son oncle Abou Talib, sur recommandation de son père Abd al Muttalib avant sa mort. Et surtout parce que parmi tous ses oncles il était le seul qui avait le même père et la même mère que Abdullah, le père de Mohamed.
                      Premier voyage de Mohamed.

Abou taleb préparait depuis un certain temps la caravane qui devait aller faire le commerce vers la Syrie.

Dans un coin l’enfant Mohamed surveillait la scène des préparatifs. Il avait le cœur gros de chagrin. La vision des chameaux qui se préparaient à traverser ces immensités infinies, lui rappelait le désert et la liberté des grands espaces.

Et puis, il avait du mal à se séparait de cet oncle qu’il aimait tant et qui le chérissait.

Soudain il s’élança vers son oncle et l’enlaça de ses petites mains. Abou Taleb s’attendrit de cet élan d’affection et ordonna au petit garçon : “Prépare toi pour aller avec nous. Plus rien au monde ne nous séparera mon enfant.”

Aucun mot ne serait assez fort pour exprimer la joie de Mohamed. Seul le zèle avec lequel il s’acharnait à parfaire les préparatifs, montrait à quel point il était joyeux de faire le voyage.

Au départ, Mohamed sauta sur la monture derrière son oncle et quitta pour la première fois le climat lourd et malsain de la Mecque vers d’autres lieux et d’autres horizons.

                             Bouhairi le moine.

Sur la route de Syrie, le moine Bouhairi scrutait l’horizon. Quand il aperçu un nuage blanc qui se déplaçait au dessus d’une caravane qui avançait dans sa direction.

Ce n’était pas un fait ordinaire car le ciel était clair et propre.

Ce nuage à la forme d’un oiseau blanc, semblait se déplacer vers le nord en suivant exactement le trajet de la petite caravane.

Quand le caravane vint à proximité d’un grand arbre, le nuage bougea de coté, et l’arbre se plia, comme sous l’effet d’un vent fort, en direction de l’un des voyageurs de la caravane.

L’arbre semblait vouloir protéger cette personne contre la chaleur du soleil et lui faire la révérence.

Quand Bouhairi vit ces phénomènes étranges, il comprit que l’événement qu’il attendait depuis fort longtemps, était en train de s’accomplir : l’envoyé que les anciens manuscrits avaient annoncé était apparu.

Bouhairi se précipita vers sa demeure et demanda qu’on prépare sur le champs un très grand déjeuner; et surtout que rien ne manque à ce repas pour qu’il soit le plus complet possible.

Il envoya ensuite un émissaire vers les voyageurs de la caravane pour les inviter à venir manger chez lui.

Quand ils vinrent, l’un d’eux remarqua disant :-Bouhairi ça fait bien très longtemps que nous passons par ces lieux. Et ma foi tu n’as jamais déployé tant de moyens pour nous nourrir. Qu’arrive t il? Pourquoi tous ces fastes et ce grand festin?

-Tu as raison répondit le moine. Mais mangez d’abord.

Il se mit à scruter les visages un à un. Il voulait secrètement déceler les marques citées dans les anciens livres et qui permettaient de reconnaître l’envoyé des anciens temps, élu par Dieu pour guider les hommes.

Le vieux moine n’obtint cependant pas satisfaction. Aucun de ces visages ne correspondait aux signes, qu’il avait su par les anciens.

– Manque t-il quelqu’un de votre caravane ? S’enquit il, les yeux interrogateurs.

– Oui répondirent ils un jeune garçon, est resté pour son jeune âge.

– Appelez le dit le moine. Il faut qu’il mange aussi.

Un homme de Qoreich se leva indigné. Par Lat et Ouzza, dit-il, c’est une honte pour nous que Mohamed ibn Abdallah ibn Abd al Muttalib soit absent à un repas que nous mangeons.

Il alla ensuite amener le jeune garçon et l’installa au milieu du groupe qui se régalait du grand repas offert par le moine.

Bouhairi se mit à regarder le garçon avec un intérêt manifeste.

Tous les signes qu’il connaissait étaient visibles chez le jeune enfant.

Il lui demanda enfin : « Je te demande par Lat et Ouzza de me répondre à certaines questions que je vais te poser. »

– Ne me demande pas par Lat et Ouzza, par Dieu, je n’ai rien détesté plus que ces deux idoles. »

– Alors je te demande par Dieu de me répondre.

– Tu peux poser tes questions, alors répondit le petit garçon.

Le moine se mit alors à le questionner sur sa jeunesse, sa famille, ses rêves, et sur beaucoup d’autres choses, et Mohamed répondait.

Bouhairi, se déplaça enfin de façon à pouvoir regarder entre les omoplates du jeune garçon et il y vit le sceau de la prophétie. Exactement comme les anciens livres qu’il avait, le lui avaient décrit.

Il n’eut plus de doute possible. Là, devant ses yeux fatigués par l’âge et la rigueur du climat du désert, se tenait le prophète tant attendu et que les anciens manuscrits avaient annoncé vers la fin des temps. Tous les livres divins avaient prédit son apparition en cette époque et par les signes qu’il venait de vérifier par lui-même.

Il alla ensuite vers Abou Taleb et lui demanda : Que représente cet enfant pour toi ?

– C’est mon fils répondit abou Taleb.

– Non il n’est pas ton fils.

– Tu as raison, il est le fils de mon frère Abdalla.

– Qu’est devenu son père alors ?

– Il est mort quand sa mère était enceinte.

– Oui, tu dis vrai, répliqua le moine. Ecoute bien ce que je vais te dire : ramène ton neveu vers sa terre et protège le du plus fort que tu peux. Surtout protège le des juifs. S’ils arrivaient à savoir ce qu’il est ils lui voudront du mal. Le fils de ton frère a un destin beaucoup plus important que tu ne peux imaginer.

Abou Taleb, secoué par les étranges paroles du religieux, régla rapidement ses affaires commerciales en Syrie et revint avec son neveu vers la Mecque.

Mohamed que la paix soit sur lui, grandit sous les yeux attentifs et vigilants de son oncle Abou Talib. Il était entouré de la miséricorde divine. Il ne tarda pas à devenir un beau jeune homme plein de vigueur et rassemblant toutes les vertus.

Il était l’image personnifiée de la pudeur de la droiture et de la politesse. Des qualités que seul le Seigneur des mondes octroyait à ceux qu’il avait choisis, pour être un bon exemple pour les hommes.

Au milieu de ses semblables il ne succombait à aucune des faiblesses qui guettaient les jeunes de son âge.

Il était le plus droit, le plus véridique, le plus généreux, le plus respectueux des droits du voisin et de l’ami.

Tous, comme nous l’avions dit plus haut étaient unanimes à lui donner l’honorable surnom de Al Amin (celui qui méritait la confiance).

Les mecquois étaient très pauvres et tous comme Abou Taleb étaient contraints de faire ces longues traversées de régions difficiles vers la Syrie ou le Yémen, pour faire le commerce.

Les femmes aussi avaient droit de profiter de ce genre de commerce. Elles confiaient leurs marchandises à quelqu’un qui se chargeait de les vendre dans ces marchés lointains, moyennant un certain pourcentage du bénéfice.

Ainsi faisait Khadîdja bint Khoueilid. C’était une noble et riche femme de la Mecque issue d’une lignée pure de Qoreich.

Khadîdja envoya un jour chercher Mohamed. Elle avait entendu parler de sa grande sagesse et de son honnêteté exemplaire. Quand il vint, elle lui proposa de prendre la tête de sa caravane vers le Cham. Elle revanche elle lui donnait le double de ce qu’elle offrait d’habitude aux autres.

Mohamed accepta l’offre, mais Abou Taleb se rappela des paroles du moine Bouhairi.

Il s’inquiéta fort du départ de son neveu et entrepris de le recommander à tous les membres de la caravane. Il le recommanda spécialement à Maissara, un serviteur fidèle de Khadîdja, et qu’elle avait décidé d’envoyer avec Mohamed pour l’aider dans ce périple long et difficile.

Maissara fut très touché et très honoré de la confiance que mettait en lui Abou Taleb, le grand notable de Qoreich. Il était aussi enorgueilli de servir Mohamed que tout le monde aimait et respectait pour son noble caractère et sa vertu. Il se mit donc tout au long de se voyage à le servir corps et âme. Dans chaque événement du voyage, il voyait un miracle qui montrait le caractère exceptionnel de cet homme hors du commun. Les étapes du voyage semblaient vouloir lui donner raison.

Cette route longue et périlleuse que Maissara avait parcouru tant de fois. Cette route jonchée d’ossements animaux et humains, pliés agenouillés et décimés en silence par la soif. Cette croqueuse d’hommes et de bêtes. Ces immensités affreuses et arides où on ne voyait ni arbre, ni point d’eau, cette route de l’enfer, cette route là, fut parcouru cette fois par Maissara et ses compagnons, comme si elle se pliait sous leurs pas et réduisait elle-même ses distances pour accélérer leur marche et hâter leur arrivée.

Chaque jour, quand la canicule commençait à brûler les chameaux et les têtes des hommes, Maissara voyait dans le ciel clair et bleu, un nuage blanc, en forme d’oiseau qui se formait peu à peu au dessus de leurs têtes et déployait des ailes  légères et majestueuses pour protéger Mohamed. Et quand la chaleur baissait, les plumes de cet oiseau merveilleux commençaient à se dissiper dans le ciel, avant de disparaître complètement.

Les chameaux aussi semblaient pris d’une frénésie extraordinaire. Leurs longues pattes se déployaient lestement comme s’ils avaient hâte d’arriver le plus vite possible en vue d’obtenir une récompense prometteuse.

C’était comme si une joie, presque humaine auréolait les visages des bêtes.

Tout le monde passa facilement au milieu de centaines de milliers d’ossements qui jalonnaient la route du commerce. Aucune perte ni en vie humaine, ni en bête ne fut déplorée.

Tout se passait tranquillement, quand un jour deux chameaux parmi les bêtes de Khadîdja restèrent sur les traces de la caravane. Et malgré les vociférations et les coups de Maissara, le fidèle serviteur, les bêtes semblaient à bout et étaient au bord de l’anéantissement total. Leurs corps épuisés par la longue et pénible route, ruisselaient de sueur. C’était là un signe certain que les bêtes étaient sur le point de mourir.

Le pauvre Maissara était tout triste de voir que les animaux de sa chère et respectable maîtresse allaient mourir. Il se rappela cependant les recommandations de Abou Taleb et hâta le pas vers la tête de la caravane pour chuchoter à l’oreille de Mohamed ce qu’il en était de l’état de ces bêtes moribondes.

Mohamed revint vers l’arrière du groupe et se penchant sur les deux chameaux couchés par terre, il leur dit quelque chose presque imperceptiblement…l’ordre de se lever.

Quand ils voulurent obéir à son ordre, ils poussèrent des gémissements plaintifs qui en disaient long sur l’état de fatigue totale dans lequel ils étaient.

Mohamed toucha de ses mains bénites les pattes effritées par les pierres tranchantes et impitoyables du désert. Les deux chameaux se levèrent en même temps et en en rien de temps, ils se retrouvèrent à la tête de la caravane.

Maissara voyait, voyait…il méditait et s’émerveillait de la bénédiction qui planait sur cet homme. Un homme certainement pas comme les autres.

La caravane arriva en Syrie et toujours accompagné par l’aide et la bénédiction divine, Mohamed vendit sans aucun effort toute la marchandise qu’il a amenée et acheta les denrées qu’il voulait ramener en Arabie. Il n’avait pratiquement pas besoin de recourir aux longues palabres et aux longs marchandages caractéristiques de la société orientale dans les opérations d’achat et de vente.

Sa franchise, son simple style, et l’auréole de respect et de sérénité, qui planait sur sa tête, étaient assez suffisant pour que tout le monde convergeait vers lui dans un naturel élan de sympathie et de confiance.

Les opérations commerciales prirent fin et la caravane reprit le chemin de retour vers la Mecque.

Le même nuage était là à la sortie de la ville et semblait attendre tranquillement le retour des voyageurs pour protéger l’envoyé de la chaleur insupportable du désert.

Quand ils furent en fin aux abords de la ville sainte, Maissara pria Mohamed de lui accorder la permission de devancer la caravane pour annoncer à sa maîtresse Khadîdja, la bonne nouvelle du succès de cette expédition commerciale. L’envoyé le lui accorda.

Khadîdja avait coutume de monter avec ses servantes vers le haut de sa demeure pour guetter l’arrivée des voyageurs venus du Cham. Cette fois ci, elle n’avait pas peur pour son commerce, elle avait vu dans le visage de Mohamed que rien ne peut arriver à son commerce et que même ces denrées allaient rapporter beaucoup de bénéfice. Ce qui la préoccupait était plutôt la forte impression que cet homme laissait dans son âme, bien qu’elle ne voulait pas trahir ses sentiments.

Cette fois ci, il lui semblait que la caravane avait trop tardé à venir et que cette absence n’allait jamais se terminer.

Ce jour là Khadîdja sentit une brise fraîche, qui envahissait sa maison. Un sentiment de bien être lui fit ouvrir les yeux et elle vit…Mohamed entrer chez elle.

Il se mit fidèlement à lui expliquer les différents détails des transactions commerciales qu’il avait fais et lui annoncer les grands bénéfices qu’elle a obtenus.

Elle le remercia chaleureusement, mais ne fut nullement surprise de ses multiples succès. Elle avait vraiment compris que cet homme appartenait à la classe des élus.

Quand Maissara était venu en trombe, confirmer ses attentes et ses espoirs en lui annonçant l’énorme succès du voyage, il lui parla du mystérieux nuage qui ne s’est pas dissipé un seul instant du voyage et qui a continué, tout au long du trajet exténuant et pénible, à planer sur la tête de l’envoyé, pour lui assurer une ombre douce et protectrice.

Il lui raconta aussi comment les moines dans la terre du Cham s’étaient intéressés de façon très particulière aux faits et gestes de cet homme, qui était forcément béni par le Dieu des mondes.

Khadîdja multiplia les missions pour Mohamed et lui accorda d’avantages de récompenses. Mais elle pensait sérieusement que cet homme était l’idéal pour s’occuper de ses affaires et la meilleure voie, le lien le plus solide,  était de devenir son épouse.

Le seul obstacle était l’âge. Elle frisait la quarantaine, alors que Mohamed n’était qu’à sa vingt cinquième année.

Elle pouvait tenter sa chance. Elle était entourée d’une très grande considération et d’un profond respect dans tout le milieu mecquois. Et puis elle n’était pas n’importe qui. N’était elle pas Khadija bint Khoueilid ibn Essed, ibn Abd al Ouzza, ibn Qoussey, ibn Kilab, ibn Mourra, ibn Lou-ey, ibn Qhalib…

Une noble parmi les nobles…une femme d’une pure lignée…

Beaucoup de prétendants tournaient autour de Khadîdja, espérant l’épouser. Mais la noble femme avait désormais fait son choix et plus rien au monde ne pouvait l’en détourner.

Maissara raconte : « deux mois et vingt jours après notre retour du Cham, ma maîtresse m’a envoyé chez Mohamed.

Je lui ai dit : « Qu’est ce qui t’empêche de te marier ? »

– Je n’ai pas de quoi, répondit il.

– Et si ceci ne constituait pas un obstacle pour celle qui te voulait. Si elle avait rassemblé en même temps, la beauté, l’honneur, la vertu, la noblesse et la fortune, que dirais tu ?

– Qui est elle alors ? demanda Mohamed.

-Ma maîtresse Khadîdja.

C’est ainsi qu’a commencé l’histoire du mariage le plus béni de la terre. Le mariage de Mohamed ibn Abdallah(psl), l’élu d’Allah, le Seigneur des mondes visibles et du mystère, avec la noble et généreuse Khadîdja bint Khoueilid, la plus noble et la plus pure femme de Qoreich. Une union bénite de deux nobles familles.

Khadîdja fut une épouse parfaite et fidèle à son époux. Elle lui donnera sept enfants : trois garçons Qassim, taher et Tayib. Et quatre filles : Rouqayya, zeneb, oum Kalthoum et Fatima (La pupille de l’envoyé).

Par la volonté et la sagesse divine, les garçons ne survécurent pas et Mohamed connu la plus douloureuse des tristesses à chaque fois que les petits comme des âmes légères revenaient vers le Seigneur. Le fils d’un prophète ne pouvait être qu’un prophète et Mohamed en était le dernier. Tous sont morts avant la révélation.

Les filles survivront, elles, et seront à l’aube de l’Islam parmi les premiers croyants.

Les choses du monde n’avaient pas pu monopoliser l’attention de Mohamed. Il regardait autour de lui et méditait sur les phénomènes et les choses qui l’entouraient.

Il aimait la méditation et observait dans un profond émerveillement les signes de la toute puissance divine.

Quelque chose de lourd oppressait sa poitrine quand il pensait à ces trois cent soixante idoles qui entouraient la Kaaba, et que les gens adoraient.

Comment ce peuple si original et si profondément enraciné dans l’histoire, pouvait il adorer des pierres; rien que des pierres qu’ils façonnaient eux-mêmes de leurs propres mains?

Des objets inertes, qui ne pouvaient ni voir ni entendre, ni même nettoyer leurs visages de la poussière que charriait les vents du désert et qui venait se déposer sur eux.

Mohamed sentait pleinement qu’il ne peut y avoir qu’un seul Dieu. C’est lui qui a crée le soleil, la lune, les cieux, la terre, les océans et les montagnes. Un unique Dieu qui est l’architecte suprême de l’univers. Il est l’omniscient et l’omnipotent. Celui qui fait vivre et c’est lui qui fait mourir.

Toutes ces choses se bousculaient dans l’esprit de Mohamed, qui finit par aller souvent s’isoler dans la caverne de Hira, aux abords de la Mecque. Il prenait de l’eau et des provisions et allait se plonger dans ses méditations dans ce lieu ou personne, ni rien ne pouvait le déranger.

Il passait de longues heures, des jours et des nuits, le visage tourné vers la vérité. Une vérité dont les contours ne lui étaient pas encore clairs, mais qu’il pressentait là, à peine cachée par toutes les merveilles que le Seigneur des monde a éparpillées dans l’immensité de sa création, pour chanter sa grandeur et sa toute puissance.

Il s’endormait souvent dans cette adoration fervente d’un créateur, qu’il sentait plus proche de lui que sa carotide.

Quelquefois, il lui arrivait de rêver. Ces visions se transformaient souvent en réalités à son réveil. Alors son esprit se remplissait de lumière et son âme pure et limpide psalmodiait alors en silence les prières qui s’élevaient dans ce silence inerte vers les hauteurs immesurables de l’environnement cosmique, vers son Dieu et créateur qui avait remplit toutes ses pensées et tout son cœur.

Chaque jour ses rapports avec Allah devenaient plus forts et plus proches.

Quand il revenait vers la demeure de sa chère épouse Khadîdja, la pure, Mohamed avait souvent cet air absent de celui qui pense au lointain. Le front soucieux, angoissé, et troublé, il continuait à s’interroger sur la voie qui lui révélerait ce qui lui manquait et qu’il pressentait pourtant. Un événement qui n’avait pas de nom et qui se faisait attendre.

Khadîdja faisait tout son possible pour ne pas troubler les moments de méditation de son époux. Elle s’est volontairement soumise à certaines règles de vie qui consistaient à ne pas déranger Mohamed pendant ces moments où elle le sentait tourné vers l’intérieur de ses pensées, une harmonie avec un invisible qu’elle ne pouvait concevoir, mais qu’elle respectait profondément par respect pour Al amin.

Elle savait que Mohamed était une personnalité pas comme les autres et que ses facultés de raison, d’intelligence et d’intuition étaient un don qu’Allah lui avait donné, pour un but qu’Il était seul à connaître.
 

La révélation.

Mohamed (psl) avait maintenant quarante ans. Il continuait à s’isoler dans la caverne de Hira, ou il adorait Dieu.

Il passait ses jours à jeûner, et ses nuits, prosterné devant la toute puissance de celui qui l’a crée, et qui a crée toute chose. Il dormait souvent exténué par les longues prières.

Mais voilà que par une nuit du mois béni du Ramadan, Mohamed s’apprêtait à s’allonger un peu pour se reposer, quand une voix venue de nulle part, lui ordonna : lis.

– « Je ne sais pas lire » répondit il presque instantanément. La voix altérée par la peur.

Il sentit une force incroyable l’étreindre à lui briser les cotes.

Et une autre fois la voix mystérieuse répéta : lis.

-Je ne sais pas lire répondit Mohamed. Et une deuxième fois il sentit cet étau de fer l’étouffer et le serrer à lui briser la poitrine.

Pour une troisième fois, le même ordre impérieux, reçu la même réponse teinté de peur et exprimant une impuissance sincère : – “Je ne sais pas lire.”

Alors l’ange Gabriel, puisque c’était lui l’interlocuteur du prophète (psl) lui dis d’une voix majestueuse et forte :

« Lis au nom de ton Seigneur qui a crée, il a crée l’homme d’une adhérence. Lis car ton Seigneur est le très généreux, (le très noble). Il a enseigné par la plume (le calame). Il a enseigné à l’homme ce qu’il ne savait pas.”

Terrifié par cet événement pour le moins incroyable, Mohamed se leva et sortit tremblant de la caverne.

Il entendit une voix venant d’en haut qui disait : Mohamed tu es le messager d’Allah. Je suis l’ange Gabriel et je suis chargé de t’informer que le Tout Puissant, l’infiniment miséricordieux t’a choisi comme son messager vers le monde tout entier pour transmettre la bonne parole, la paix et la fraternité entre les hommes.

Mohamed leva les yeux au ciel et vers quel point qu’il se tournait, il voyait l’ange Gabriel, dont les ailes énormes et majestueuses remplissaient tous les horizons.

Le prophète resta un long moment silencieux et médusé par cette merveilleuse apparition céleste.

Il retourna vers la demeure de Khadîdja, tout transit de sueur et tremblant de tous ses membres.

Ou était tu ? Mohamed, demanda t-elle. Nous t’avons cherché partout, et j’ai même envoyé quelques hommes à ta recherche.

Que t’est il arrivé ? demanda t-elle encore, voyant l’état d’agitation extrême dans lequel se trouvait son époux.

Frissonnant de peur et de fièvre, Mohamed répétait : «  enveloppez moi ! » « Enveloppez moi ! »

Khadîdja l’enveloppa alors d’une couverture et attendit qu’il retrouva son équilibre et son calme et lui demanda, le front inquiet : « Que t’arrive t il, mon cher Mohamed ? »

Et il lui raconta l’aventure de la caverne de Hira. L’apparition de l’ange et ce qu’il lui avait dit. « J’ai eu très peur Khadîdja. »

-Mon cher Mohamed, lui dit son épouse, je suis sûre qu’il ne t’arrivera jamais un mal. Tu as toujours été un exemple de bien et de droiture. Ceci ne peut être que le signe de quelques biens qui te sont destinés. Aux bonnes âmes il n’arrive jamais que le bien.

Quelques temps plus tard, Mohamed repris son habitude de s’isoler dans la caverne de Hira, pour ses adorations.

Une autre fois l’ange Gabriel vint et lui révéla quelques versets du saint Coran :

« O toi (Mohamed) ! Le revêtu d’un manteau !

Lève toi et avertis.

Et de ton Seigneur célèbre la grandeur.

Et tes vêtements, purifie les.

Et de tout péché écarte toi. »

Intriguée par les retours mouvementés de son mari, Khadîdja alla voir un sage de ces temps là qui avait une parfaite connaissance des anciens écris, et de la tradition. Elle lui raconta intégralement les aventures extraordinaires qui étaient arrivées à Mohamed.

Le vieil homme, après avoir écouté attentivement les paroles de la noble femme, dit :

-Par Allah, d’après ce que tu viens de me dire, l’ange Gabriel qui a parlé à Moise est apparu à Mohamed.

Ceci ne peut vouloir dire qu’une seule chose : Mohamed ibn Abdallah est le prophète tant attendu de cette époque et qui a été annoncé dans l’ancien et le nouveau testament.

Le cœur gonflé de joie et d’orgueil, Khadîdja revint à la maison pour annoncer à Mohamed les dires du sage homme.

Dans les temps qui suivirent, le prophète Mohamed vit de temps en temps l’ange qui venait lui révéler quelques recommandations de son Seigneur Allah, le connaisseur du visible et du secret.

Puis en jour, le messager ne vint plus.

Mohamed fut très inquiet de cette longue absence de celui qui désormais était devenu une source de consolation et de connaissances qu’il recherchait depuis très longtemps.

Il sentait avec amertume et tristesse qu’Allah l’avait abandonné.

Quand un jour il entendit une voix connue qui lui disait : O Mohamed, tu es sans nul doute le messager du très haut.

Son cœur palpita de joie, quand il leva les yeux et vit que Gabriel était là, et lui dictait de nouveaux versets qui enchantaient ses oreilles et embaumaient son âme, assoiffée de connaître son Seigneur et maître Allah, le maître des cieux et de la terre.

-Par la clarté du jour ! Par la nuit quand elle s’étend sur toute chose.

Ton Seigneur ne t’a ni abandonné, ni détesté.

La vie dernière t’est certes meilleure que la vie présente.

Ton Seigneur t’accordera certes ses faveurs et alors tu seras satisfait.

Ne t’a-t-il pas trouvé orphelin et Il t’a procuré un refuge

Ne t’a-t-il pas trouvé errant et il t’a guidé.

Il t’a trouvé pauvre et t’a enrichi.

Quand à l’orphelin, alors ne le maltraite pas

Quand au mendiant ne le repousse pas

Quand aux bienfaits de ton Seigneur

Raconte les.

Dans cet espace infini et imposant, au milieu de ce silence

Limpide et grandiose, devant cette lumière grandissante et douce, Mohamed écoutait et apprenait des paroles mêmes du Seigneur des mondes. Des mots transmis fidèlement par l’ange Gabriel.

De la pointe de ses pieds s’étendant vers l’infiniment infini des horizons, il avait déjà appris à déchiffrer certaines vérités, qui toutes le guidaient vers les chemins du Seigneur :

La grandeur de cette nature, le changement des saisons, la diversité de la faune, de la flore, la vie et la mort,les montagnes les vallées, le matin après le soir, le jour après la nuit tout cet amalgame de créatures chantait et certifiait la toute puissance et la majesté du créateur, qu’il sentait tout proche.

La solitude était éducatrice pour Mohamed. Elle avait purifié son cœur des attraits dérisoires et éphémères de ce bas monde.

Les chercheurs l’avaient ainsi surnommé la pureté de la pureté.

Ces longues heures passées les yeux fixés sur la toute puissance de son Seigneur, lui avait donné une clarté dans la réflexion, une pureté et une sérénité, qui lui ouvraient la voie des profondeurs des merveilles qui sont là uniquement pour chanter la toute puissance du créateur des mondes visibles et des mystères.

Maintenant que l’ange Gabriel, lui transmettait le Coran, venu d’Allah, Mohamed avait le cœur rempli d’une joie indéfinissable. Il avait désormais la force et la capacité de voir la grandeur et la magnificence de la majesté divine.

Dans le désert, les secrets des immensités désertiques s’était liés avec son âme et ont obligé son esprit à retourner à la référence de toutes les références, au commencement de tous les commencement, au Dieu de la création.

Il savait que ce monde était soumis à la volonté d’une force invisible et invincible, qui le dirigeait et le façonnait selon des règles célestes, bien définies et bien organisées, et que l’esprit humain était trop étroit, trop petit et trop impuissant, pour les saisir ou les comprendre.

C’est ainsi qu’Allah loué soit-il préparait Mohamed pour le charger d’une mission d’une extrême importance: changer la face du monde, rectifier le cours de l’histoire, et purifier la vie des hommes.

Il lui a inspiré le choix de cette solitude, qu’il aimait pourtant; dans une caverne d’à peine quatre coudées de long sur une coudée et trois quart de large; à deux miles de la Mecque, pour qu’il puisse voir, observer, méditer et mesurer les grandeur et la toute la puissance de son maître et créateur: Allah, le souverain de l’univers.

Cet isolement a commencé trois années avant la révélation.

Il passait un mois dans une observation profonde et méditative sur ce qu’il y avait derrière l’existence. Un monde qui lui était encore secret en attendant une permission, un signe, un ordre pour que le voile se lève et que la vue soit plus claire et plus sûre. Il attendait la permission d’Allah, pour comprendre.

Mohamed (psl), reçut beaucoup d’ordres en même temps dans la Sourate de “El Moudethir” (Le revêtu d’un manteau) :

« O toi, (Mohamed), le revêtu d’un manteau !

Lève toi et avertis.

Et de ton Seigneur, célèbre la grandeur.

Et tes vêtements purifie-les.

Et de tout péché, écarte toi.

Et ne donne pas dans le but de recevoir d’avantage.

Et pour ton Seigneur endure. »

C’est ainsi que Mohamed, l’envoyé d’Allah, fut envoyé au genre humain ; au cours d’une période des plus sombres et des plus triste de l’histoire de l’humanité.

« Avertis », tous ceux qui ont choisi la perversion et le tort comme règle de vie, et moyen de semer la discorde et le mal sur la terre, que leurs jours sont comptés et qu’ils comparaîtront devant le juge suprême, qui leur demandera des comptes.

“avertis” les hommes, qui ont oublié, que le Seigneur des mondes les observe et qu’il les jugera, pour chacun de leurs comportements dans cette vie.

“avertis”, sans omettre personne, qui qu’il soit et où qu’il soit. Que le monde entier, entende les commandements de Dieu. Que chaque âme soit responsable de son choix, le jour de la résurrection et qu’elle en assume entièrement la responsabilité.

Après cet ordre impérieux et sans appel, Mohamed (psl), commença secrètement le prêche.

Mohamed, Dieu t’envoie au genre humain, comme témoin,  annonceur de bonne nouvelle et avertisseur.

Il commença à avertir des gens qui se prosternaient devant des idoles ; des pierres qui ne pouvaient leur faire ni le bien ni le mal. La seule raison qu’ils avançaient était qu’ils avaient trouvé leurs pères prosternés devant ces idoles.

Le prophète leur apporta quelque chose de tout à fait nouveau : l’existence d’un seul Dieu, maître du monde tout entier et créateur de tout ce qui existe, de ce qui a existé et de ce qu’il existera.

Seuls, les doués de raison comprirent le message et crurent les paroles de l’envoyé.

Par contre ceux qui étaient obnubilés par leur arrogance et leur vanité, se détournèrent et qualifièrent l’envoyé de Dieu de tous les noms.

La première personne, à suivre le prophète, comme nous pouvons le deviner, était Khadîdja, la pure, la première épouse fidèle de Mohamed, puis Ali ibn abi Taleb, son cousin, qui habitait sous son toit.

Ali avait embrassé la religion islamique alors qu’il n’avait qu’une dizaine d’années. Ceci lui valu le grand honneur de ne jamais s’être prosterné devant une idole.

C’est précisément pour cette raison qu’Ali ibn abi Talib fut surnommé « Celui dont le visage a été honoré par Allah. »

Zayd ibn al Haritha, ibn Charhabil al Kelbi, le fils adoptif de Mohamed, embrassa l’islam à son tour. Mohamed l’avait acheté et libéré de son esclavage. Au temps où l’adoption équivalait à être le fils du père adoptif (plus tard ceci sera interdit dans l’islam).

Oum Eymen, que Mohamed donnera en mariage à Zeyd, entendit et suivit la nouvelle religion à son tour.

Mais le premier à avoir répondu à l’appel de l’envoyé, en dehors de sa propre famille fut, Abou Bakr ibn abi Qahava ibn Amer, ibn Amrou, ibn Ka’b, ibn Sa’d, ibn Taym, ibn Mourra, le Taymi, le Qarachi.

Il était un ami de l’envoyé d’Allah et il était un homme de bien, connu au milieu des siens par sa très grande générosité et sa promptitude à secourir les faibles et les pauvres.

Abou Bakr connaissait les grandes qualités qui caractérisaient son ami Mohamed ibn Abdallah. Il savait surtout qu’il était un homme véridique et droit, un homme de vertu qui était très loin de tout reproche.

C’est pourquoi dès que le prophète lui fit part de la révélation qui lui était faite par l’ange venu du ciel, il le suivit et le cru sur parole : « Je ne t’ai connu que des qualités et je te sais Amin, par mon père et ma mère O envoyé, j’atteste qu’il n’y a de Dieu qu’Allah et que tu es son serviteur et son envoyé. »

Abou bakr (Qu’Allah soit satisfait de lui et qu’il le satisfasse) était un homme riche et bon. Il était très sympathique et les gens aimaient à le côtoyer et à discuter avec lui, pour sa sagesse et sa bonté.

Il était pour l’envoyé (psl), un conseiller fidèle, qui partageait avec lui les différentes préoccupations et cherchait avec lui les solutions justes et équitables.

Le prophète lui-même dit un jour « Par Allah, tous ceux que j’ai invité à l’islam ont eu quelques hésitations sauf Abou Bakr. »

En cette aube difficile de l’islam, les prêches étaient secrets, et les quelques rares musulmans qui avaient eu l’audace de remplacer les idoles, par le Dieu unique, craignaient les représailles des arabes, qui étaient le plus loin possible de renoncer à leurs divinités séculaires et à l’orgueil malsain qui habitait les corps et agitait les esprits.

Le prophète (psl), n’invitait à la nouvelle religion que les gens de confiance et Abou Bakr faisait de même.

Un grand nombre d’hommes de Qoreich le suivirent parmi lesquels, le très honorable compagnon de l’envoyé Uthman ibn Affan, ibn abi Al As ibn Omeyya ibn Abd Chams, ibn abd Manaf al Amawi, al Qarachi.

Uthman du endurer des supplices pour avoir osé renier les idoles de ses ancêtres. Son oncle Al Hakam, ayant appris son entrée dans le cercle des musulmans, entra dans tous ses états : « Tu ose renier la religion de tes ancêtres pour suivre une nouvelle religion ?! » Il le ligota et jura de ne le libérer, que quand il reviendra sur sa décision de suivre Mohamed et ses disciples.

Mais quand Al Hakam vit la détermination de Uthman à rester sur ses positions, il le libéra. Uthman avait alors une trentaine d’années.

Ezzoubeir ibn Al Awwam, ibn Khoueilid, ibn Assad, ibn Abd al Ouzza, ibn Qoussay, al Qarachi, entra à son tour, dans le cercle béni des compagnons de l’envoyé (psl). Et sa mère Sofia bint abd al Moutalib. Son oncle l’asphyxiait avec la fumée, pour l’obliger à renoncer à sa décision. Mais immobilisé par ses lourds entraves, les yeux brûlés par la fumée dense qui le submergeait, Ezzoubeir ibn al Awwam, jurait de ne jamais délaisser le fils de lumière sur lequel Allah l’avait guidé. Il venait juste d’entrer dans l’adolescence.

Abdrahmane ibn Awv, ibn abd awv, ibn al Harith, ibn Zohra, ibn Kilab ezzohri, al qarachi, embrassa l’islam à son tour.

On le nommait abd Amrou. Et l’envoyé(psl) qui lui donna le nom de Abdrahmane (le serviteur du très miséricordieux.)

Parmi ce groupe d’élus, qui a constitué la première liste des Sahaba (compagnons du prophète), on cite aussi un homme, qui n’est pas des moindres : Sa’d ibn abi Waqas Malik ibn Ouheyb, ibn abd Manaf, ibn Zouhra, ibn Kilab, ezzouhri, al Qarachi.

Quand sa mère, la très riche femme, Hamna bint Souviane, ibn Oumeyya appris son islamisation, elle lui dit : « il m’est parvenu la mauvaise nouvelle de ton reniement pour les idoles de tes grands pères pour suivre la voie nouvelle de Mohamed. Je jure de ne rentrer dans l’ombre et de ne manger un repas ou boire de l’eau avant que tu ne reviennes sur ta décision et que tu renies Mohamed. » Elle resta ainsi trois jours privée de toute nourriture et de toute boisson, étendue au soleil.

Sa’d vint alors se plaindre au prophète de ce dilemme par lequel sa mère a troublé son esprit.

Une révélation descendit alors du ciel à ce sujet dans la sourate de l’araignée : « Et nous avons enjoint à l’homme de bien traiter ses père et mère, et si ceux-ci te forcent à M’associer, ce dont tu n’as aucun savoir, alors ne leur obéis pas. Vers Moi est votre retour, et alors je vous informerai de ce que vous faisiez. »

Le Seigneur loué soit Il a recommandé à l’homme de bien traiter ses parents qu’ils soient croyants ou mécréants.

Le seul cas ou l’homme doit désobéir à ses parents (père et mère), est quand il est invité par eux à associer une autre divinité à Allah, ou s’ils l’invite à commettre un péché. Car dans la religion islamique, nul ne doit obéir à une créature, l’invitant à désobéir au créateur.

Talhatta ibn Oubeidallah ibn Uthman ibn Amrou embrassa l’islam à son tour. Il avait appris des moines, les signes qui annonçaient la venue d’un envoyé et quand il entendit Abou Bakr prêcher la bonne paroles venant de la bouche du prophète, il s’empressa de se joindre au convoi des bienheureux qui ont eu l’honneur d’être les premiers musulmans.

Parmi cette élite de croyants on cite aussi Souhayb, Erroumi(Le romain), surnommé ainsi dit-on, parce que les romains l’avaient capturé, dans son enfance, il fut ensuite acheté par un homme de Keleb, qui lui-même le revendit à Abdallah ibn Jad’an. Souhayb vécu avec ce dernier à la Mecque jusqu’à sa mort. Et quand l’envoyé (psl), commença son prêche, il le suivit. Il mourut à Médine et fut enterré dans le Baqi’.

Ammar ibn Yasser Al ‘ansi, son père Yasser et sa mère Soumeyya entrèrent sous la coupole de l’islam.

Et la liste s’allongeait chaque jour d’avantage, malgré les persécutions et les torture que la tribu des Qoreich, touchée dans ce qu’elle avait de plus sacré, ne cessait d’infliger à tous ceux qui, hommes ou femmes osaient suivre la nouvelle religion.

Puis Abdallah ibn Messoud, Abou Dhar, Al Qavari, Said ibn Zeyd, al Adawi, al Qarachi, Khaled ibn Said ibn al As, et d’autres encore, entrèrent dans le groupe de ceux qu’Allah avait guidés vers le bien, et qu’Il a tirés des griffes du mal et de la turpitude.

C’est ainsi que ces nobles âmes embrassèrent la religion islamique. Ils n’avaient pas fait ce pas décisif et crucial par crainte du prophète, ni par cupidité, étant donné que nombre d’entre eux étaient beaucoup plus riche que l’envoyé. C’était le cas de Abou Bakr, Uthman, Khaled ibn Sa’id et bien d’autres.

La foi, la connaissance de la vérité, la conviction, étaient les vrais facteurs de cette conversion en masse.

Les eaux agitées et acres de ce bas monde, ont poussé ces hommes et ces femmes à scruter d’autres horizons pour essayer de saisir un monde meilleur, un monde de vérité, un monde incontournable, au cours duquel les bons auront leur récompense et les mauvais leur châtiment.

C’est la logique même qui s’impose à toute âme douée d’intelligence, qui observe ce monde. Il ne peut être logique que toutes ces choses tous ces êtres, tout ce foisonnement de vie, tous ces enchaînements de facteurs, qui font qu’Allah tire le vivant du mort et sort le mort du vivant, ne soit qu’une coïncidence, venue comme ça par hasard et après « un souffle vital ». N’importe quel souffle serait très rapidement à bout de souffle en voulant générer toutes les merveilles du monde que Dieu a mis devant la contemplation humaine.

C’est exactement ce que Mohamed ibn Abdallah est venu apporter au monde, en toute modestie.

Ceux qui l’ont côtoyé ou entendu, à l’aube de l’islam et même quelques temps avant sa mort, ont observé le même homme, qui n’a rien demandé au monde. Bien que le maître de l’univers lui a permis de conquérir les deux plus grandes puissances de l’époque, Rome et la Perse, Mohamed n’a pas voulu habiter les palais ou amasser les quantités de trésors qui pourtant tombaient comme des fruits mûrs sous ses pas bénis.

Tel que le désert d’Arabie, lui a appris la modestie et la mesure, Mohamed (psl) est resté le simple père qui cousait lui-même ses vêtement et s’empressait de servir ses compagnons lors de toutes les rencontres. Il ne se hâtait jamais quand une vieille personne ou un être en détresse venait demander son avis ou son secours dans les situations difficiles.

Ceux qui l’ont suivi donc, ne l’avaient pas fait sous la contrainte ou la menace, mais par une foi véritable. Sans la foi, on ne peut être un vrai musulman. Les hommes doués d’une foi inébranlable, suivent le chemin de Dieu. Ils ont compris l’alpha et l’oméga de la présence de l’homme sur terre. « je n’ai crée les djinns et les hommes que pour qu’ils m’adorent.

Je ne cherche pas d’eux une subsistance ; et je ne veux pas qu’ils me nourrissent.

En vérité c’est Allah qui est le grand pourvoyeur, le détenteur de la force, l’inébranlable. »

Pendant une période d’environ trois années, l’envoyé (psl) mena son prêche dans le secret. Les musulmans étaient une trentaine seulement, et il était devenu impérieux que le prophète les réunisse pour leur parler des commandements de Dieu et les guider sur le droit chemin.

Ils avaient coutumes de se réunir dans la maison de l’un des premiers hommes à embrasser la religion : Al Arqam ibn abi al Arqam.

Le prophète (psl), continua à prêcher en secret, jusqu’à ce que le verset l’invitant au prêche en public descendit du ciel :

“Expose donc clairement ce qu’on t’a commandé et détourne toi des associateurs.”Al hijr94.

C’est ainsi que Mohamed commença son prêche au sein du grand public mecquois.

Il monta sur le monticule de Safa et appela à voix haute : “O gens de Beni fihr, O gens de Beni Oudey,O gens de Qoreich.”

Les gens s’attroupèrent intrigué par cet appel. Ceux qui ne pouvaient venir envoyèrent des émissaires, pour s’enquérir de ce qui se passait.

Abou Lahab ibn Abd al Moutalib, vint aussi aux nouvelles.

L’envoyé (psl), leur dit alors “Voyez vous O gens, si je vous disais qu’une cavalerie dans le oued, s’apprêtait à vous envahir, me croiriez vous?.”

Bien sûr que nous te croirions. Nous ne t’avons jamais entendu mentir; répondirent ils.

“Alors, j’ai été envoyé pour vous avertir d’un châtiment imminent qui vous guette si vous restez dans votre mécréance.”

Abou Lahab, lui dit : – C’est seulement pour cette raison que tu nous a dérangé? Que tu périsses.

Une sourate descendit alors du ciel, pour condamner à jamais Abou Lahab et son épouse, qui colportait elle aussi les mauvaises paroles contre le prophète (psl).

“Que périssent les deux mains de Abou Lahab et que lui-même périsse.

Sa fortune ne lui sert à rien, ni ce qu’il a acquis.

Il sera brûlé dans un feu plein de flammes, de même sa femme, la porteuse de bois.

A son cou une corde de fibres.” Coran30-111.

Quand le prophète (psl) a commencé son prêche en public, les gens de Qoreich se moquèrent de lui et le tournèrent en dérision.

Les mécréants rivalisèrent d’adresse et d’intelligence pour tourner les paroles venues d’Allah, en ridicule.

Quand l’envoyé (psl), passait près d’un groupe, les railleries fusaient de partout. Ils l’appelait par le nom moqueur de “ibn abi kabcha”.

Ceci ne découragea nullement l’envoyé de Dieu. Au contraire, il s’attaqua à leurs divinités de bois et de pierres et ironisa de leur niaiseries à suivre ce qui ne peut faire ni un bien ni un mal.

Quand l’exaspération eut atteint son paroxysme chez les idolâtres, ils allèrent se plaindre chez Abou Taleb, l’oncle de Mohamed et son protecteur.

“- Soit tu l’arrêtes, lui dirent ils, soit tu ne t’interpose plus entre lui et nous.”

Abou Talib les calma par de bonnes paroles, et promit de remédier, aux comportements de son neveu.

Il vint ensuite voir Mohamed et lui dit : ” O fils de mon frère, les gens sont venus. Et se sont plains de ce que tu dis de leurs divinités. Préserve toi, et ne me fais pas endurer ce que je ne peux supporter.

L’envoyé pensa que son oncle le lâchait et il lui dit : ” O mon oncle, par Allah, s’ils mettent le soleil dans ma main droite et la lune dans la gauche, je ne renoncerais pas à ce prêche, jusqu’à ce qu’Allah le mette en évidence ou que je meurs en le défendant.” Puis il pleura, et se détourna.

Abou taleb, profondément ébranlé par le chagrin manifeste de son neveu, lui dit:

– Approche toi, mon neveu. Il s’approcha.

– Vas, lui dit il et dis ce que tu veux dire, par Allah, je ne te lâcherai jamais.

Mohamed (psl), endura beaucoup de méchanceté et de tort de la part des mécréants. Ils le provoquaient surtout pendant les heures de prière, quand il allait devant la Kaaba, pour prier.

Un groupe cependant et qui fut appelé “Al moustahzi-in”, les moqueurs, excella dans la nuisance au prophète.

A leur tête on citait Abou Jahl, Amrou ibn Hicham. Un jour ce dernier dit aux Qoreich: – O gens vous avez sans doute vu l’audace avec laquelle Mohamed a dénigré vos divinités a insulté vos ancêtres, et a avilit vos rêves et vos principes. Par Allah, demain, je prendrai une pierre énorme et je lui fracasserai la tête avec; quitte à endurer après le courroux des Abd Manaf.

Et le lendemain, comme promis, Abou Jahl, armé d’une pierre qu’il arrivait à peine à porter, se planqua dans une coin, attendant l’arrivée coutumière de Mohamed. Et comme chaque jour l’envoyé arriva serein et profondément plongé dans sa méditation religieuse.

Quand il se prosterna pour célébrer la grandeur et la gloire du Maître absolu des mondes, Abou Jahl se précipita, pour mettre sa menace à exécution.

A quelques pas de Mohamed, il s’arrêta comme pétrifié, et le visage complètement déformé par une horrible grimace; puis il rebroussa chemin tenaillé par la peur.

– Qu’est ce qui te prend O Abou al Hakam?, lui demandèrent les hommes de Qoreich, venus voir ce qui allait se passer.

– Je suis allé pour lui écraser la tête, mais quand j’étais tout près du but, un énorme chameau, déchaîné, se précipita et failli me dévorer. Par Allah, je n’ai jamais vu un étalon pareil.

Quand on rapporta plus tard cet événement à l’envoyé, il dit – C’était l’ange Gabriel, s’il s’était rapproché un peu plus, il l’aurait anéanti.

Cependant la cruauté et la rancoeur des mécréant ne fit que redoubler d’intensité devant la persévérance et l’assiduité du petit groupe de fidèles qui avait suivi l’envoyé, et qui augmentait considérablement.

C’est ainsi que certain commencèrent ouvertement à planifier des expéditions punitives contre les musulmans et à rivaliser de génie et de verve pour inventer les tortures les plus atroces et les pratiques les plus inhumaines, pour essayer de ramener les convertis dans la case des ténèbres.

Le prophète d’Allah, endura les plus dénigrants et les plus douloureux traitements de la part des infidèles. Ils le harcelaient spécialement lors des prières. Ils inventèrent de machiavéliques traitements qu’ils lui infligeaient pour essayer de le décourager et de l’obliger ainsi à renoncer à son prêche.

Abou Lahab, le propre oncle de Mohamed(psl), comptait parmi le groupe le plus acharné contre son neveu.

Il jetait délibérément les ordures à la porte de l’envoyé et le narguait à chaque fois qu’il l’observait sur son chemin.

Mohamed avait coutume d’enlever les ordures de devant son logis en disant: ” O gens des beni Abd Manaf, quel genre de voisin est ce?!”

Parmi ceux qui s’étaient acharnés contre Mohamed, on citait aussi Oqba ibn Abi Moayt, le deuxième voisin du prophète.

Une fois, il offrit un grand festin. Et parmi ses convives se trouvait Mohamed (psl). Ce dernier dit à Oqba : – Par Allah, je ne mangerais de ton repas que si tu atteste qu’Allah est le Seigneur du monde.

Oqba attesta qu’il n’y-a de divinité qu’Allah et que Mohamed est son serviteur et envoyé.

Quand Oubey ibn Khalaf entendit ce qui s’était passé, il entra dans une colère terrible et dit à Oqba : ” – Ce sera la dernière rencontre entre toi et moi, si tu ne vas pas voir Mohamed , que tu lui mette le pied sur le cou et que tu lui crache au visage.

Quand Oqba rencontra le prophète, il accomplit ce méfait horrible.

Une révélation descendit à ce sujet dans la Sourate du Forqane :

“le jour ou l’injuste se mordra les deux mains et dira (Hélas pour moi), si seulement j’avais suivi chemin avec le messager!…

Malheur à moi, Hélas! Si seulement je n’avais pas pris “un tel” pour ami!.

Il m’a en effet égaré loin du rappel (Le Coran) après qu’il me soit parvenu. Et le diable déserte l’homme après l’avoir tenté.”

Et parmi les atrocités les plus horribles, perpétrées par ce mécréant, sur la personne de l’envoyé, ce que raconte Al Boukhari, dans son Sahih:

” un jour que le prophète (psl) était plongé dans sa prière, Oqba ibn Obey, arriva en trombe et attacha un pan de son vêtement dans le cou du prophète et se mit carrément à l’étrangler et arriva presque à lui couper le souffle.

Abou Bakr intervint et le bousculant par son épaule, il lui dit : “Vous tuez un homme, pour la simple raison qu’il dise Allah est mon Dieu?! Et il vous a donné des signes clairs de votre créateurs”.

Parmi ce groupe on cite aussi Al As ibn Wa-il, le père de Amrou ibn Al As. Il vouait une haine sans borne pour le prophète (psl).

Il avait coutume de dire: ” Mohamed a trompé ses amis en leur faisant croire qu’il y a une résurrection après la mort. Par Allah, nous ne sommes anéantis que par le temps.”

Allah, lui répondit par une révélation :

” Et ils dirent: il n’y a pour nous que la vie d’ici-bas: nous mourons et nous vivons et seul le temps nous fait périr” Coran l’agenouillée.

Al As ibn Wa-il avait un crédit pour Khabbab ibn al Art, l’un des fidèles musulmans qui avaient suivi l’envoyé.

Et quand Khabbab se présenta pour demander son dû, Al As, lui répondit : ” Mohamed, en qui tu crois, ne prétend-il pas que dans le Paradis il y a des quantités énormes d’or et d’argent, des vêtements et des serviteurs de toutes sortes? ”

– Oui, répondit Khabbab.

– Alors, attends ce jour là, je te payerai.

Allah révéla dans la sourate de Mariem :

“As-tu vu celui qui ne croit pas à nos versets et dit:- on me donnera certes des biens et des enfants.”

Es- il au courant de l’inconnaissable ou a-t-il pris un engagement avec le Tout Miséricordieux?

Bien au contraire! Nous enregistrerons ce qu’il dit et accroîtrons son châtiment.

C’est nous qui hériterons ce dont il parle , tandis qu’il viendra à nous tout seul.”

La liste de ceux qui se moquaient de l’envoyé, et qui usaient et abusaient de tous les moyens pour lui nuire, s’allongeait et se diversifiait. On cite encore parmi ces mauvaises personnes

Al Aswad ibn abd Yaqouth de beni Zohra.

Parmi eux encore Al Aswad ibn al Moutalib al Asdi, le cousin de Khadija. Il avait coutume, lui et les siens de se donner des coups de coudes quand les fidèles passait devant eux et de se moquer d’eux.

On cite aussi Al Walid ibn al Mouqira, l’oncle de Abou Jahl. Il comptait parmi les grandes figures de Qoreich, et l’un de leurs hommes les plus riches et les plus influents.

Un jour, il entendit Mohamed réciter le Coran. Il dit aux siens  des benis Makhzoum, Par Allah, j’ai entendu de la bouche de Mohamed des paroles qui ne sont pas le fruit de la langue humaine, ni des paroles de djinns. Des paroles agréables comme le miel. Les Qoreich dirent: Par Allah, il a renié la religion de ses ancêtres, pour suivre Mohamed. Par Allah, toute la tribu de Qoreich risque de perdre le patrimoine de ses ancêtres.

Abou Jahl leur dit : Laissez moi m’occuper de lui.

Il alla le voir et le provoqua par des paroles qui attisèrent son courroux.

Al Walid alla à Qoreich et leur dit:

– Vous prétendez que Mohamed est fou, l’avez-vous vu se comporter comme un fou?

– Vous dites qu’il est un devin, lui avez-vous vu un comportement de devin?

– Vous prétendez qu’il est poète, l’avez-vous jamais vu réciter la poésie?

– Vous dites qu’il est un menteur, l’avez-vous connu comme tel? L’avez-vous jamais entendu mentir?

A toutes ces questions ils répondaient par la négative. Puis ils dirent qui est il donc?

Il réfléchi un moment et lança : Ce n’est qu’un magicien. N’avez-vous pas vu comment il sème la discorde entre l’homme et son épouse. Comment il dresse l’esclave contre ses maîtres? Ce n’est qu’un magicien.

L’assemblée explosa de joie devant cette conclusion diffamante pour Mohamed. Allah descendit les Ayat de la révélation condamnant Al Walid:

” Laisse moi avec celui que j’ai crée seul,

Et à qui j’ai donné des biens étendus,

Et des enfants qui tiennent toujours compagnie,

Pour qui aussi j’ai aplani toutes les difficultés

Cependant, il convoite(de moi) d’avantage.

Pas du tout! Car il reniait nos versets avec entêtement.

Je vais le contraindre à gravir une pente.

Il a réfléchi. Et il a décidé.

Qu’il périsse comme il a décidé.

Encore une fois qu’il périsse comme il a décidé.”

Ensuite, il a regardé.

Et il s’est renfrogné et durci son visage.

Ensuite il a tourné le dos et s’est enflé d’orgueil.

Puis il a dit ceci n’est que magie apprise.

Ce n’est là que la parole d’un humain.”

Je vais le brûler dans le feu intense(Saqar).

on cite aussi parmi les détracteurs de l’envoyé et de ses compagnons Annadar ibn al Harith.

Il avait l’habitude, quand il entendait le prophète parler aux gens de la vie et des erreurs de ceux qui les ont précédé, il se postait non loin et criait : – Venez à moi aux gens, j’ai meilleur discours que lui.

Et il leur parlait des rois de perse.

Allah s’est vengé de tous ceux qui ont méprisé son envoyé et serviteur Mohamed.

Certains parmi eux ont été tués de mort violente. C’est le cas de Abou Jahl et Annadar ibn al Harith et Oqba ibn Abi Mou-ayt. Et parmi eux ceux qui ont dû souffrir de terribles maladies, avant d’ être anéantis par les douleurs. C’est le cas de Abou Lahab , Al As ibn Wa-il et Al Walid ibn al Mouqira.

Tous ont goûté l’amère coupe de la souffrance dans ce monde, avant d’aller le cœur serré par l’inquiétude vers les tortures interminables et insupportables de l’au-delà.

Quelques unes de ces attitudes méprisantes, furent la cause directe de l’islamisation de l’oncle du prophète, Hamza ibn abd al Moutalib.

Hamza se sentit profondément touché dans son honneur, quand certaines femmes lui reprochèrent son inaction devant le tort les outrages et les offenses répétés, que Abou Jahl infligeait à son neveu au vu et au su de tous.

Hamza se dirigea alors vers Abou Jahl et le provoqua par des insultes, lui criant au visage : comment peut tu provoquer Mohamed, alors que j’ai cru en lui?

Puis Allah éclaira le cœur de Hamza. Il devint ainsi parmi les fidèles les plus fidèles et les croyants les plus prompts à défendre la religion d’Allah par leur personne et leurs biens.

Il fut surnommé le lion d’Allah.

De même que l’envoyé, ses compagnons subirent la haine machiavélique des gens de la Mecque.

Toute la Mecque était en ébullition.

leurs croyances réduites à l’image de pierres sans valeurs divines par les prêches de l’envoyé, excitait leur colère et les rendaient fous furieux.

Ceux parmi les fidèles, qui n’avaient pas de tribu pour les défendre, durent subirent des atrocités insupportables, sans fin.

Mais ceci ne les troubla nullement, ni ne les détourna du prêche pour lequel, ils avaient mobilisé leurs vies et leurs biens.

Ils adoptèrent la persévérance comme mot d’ordre, le Paradis comme fin et la satisfaction d’Allah pour but ultime.

Parmi ceux qui ont subit des atrocités horribles, Abou Bakr qui fut pris à parti par les mécréants, qui le battirent au point qu’il était devenu difficile de distinguer les traits de son visage.

Il fut ramené chez lui porté dans un morceau de toile. Et plus tard quand il repris connaissance, sa première réaction fut de demander les nouvelles de l’envoyé (psl).

Quand on le porta vers la maison d’Al arqam, où se trouvait le prophète, ce dernier fut profondément affecté par l’état ou se trouvait son ami intime. Il l’enlaça et l’embrassa sur la tête et ainsi firent tous les musulmans présents.

Bilal ibn rabah, était un esclave pour Oumeyya ibn Khalf, Al Jahmi. Il avait l’habitude de mettre une corde au cou de Bilal et l’offrait aux garnements pour qu’ils le tournent en dérision et en font un objet de leur jeux.

Plus atroce, Oumeyya le prenait au moment le plus chaud de la canicule, vers les sables brûlants du désert, et mettait une lourde pierre sur sa poitrine. Mais Bilal, les yeux tournés vers le très Haut, et indifférent aux brûlures et à la souffrance, répétait ses célèbres paroles “Ahadoun Ahad” (Il n’y-a qu’un seul Dieu).

Abou Bakr le vit un jour, il l’acheta et le libera de son esclavage, pour en faire un frère dans la foi.

Parmi les suppliciés on citait aussi Hamama oum Bilal et Amer ibn Vouheyr. On le torturait au point ou il ne savait plus qu’est ce qui lui arrivait.

Une autre femme, nommée Zinnira fut torturée jusqu’à perdre la vue. Et ceci ne fit qu’augmenter sa piété et sa foi inébranlable en Allah.

Amar ibn Yasser, subit des tortures incroyables et fut mis à l’épreuve insupportable des atrocités commises par les mécréants de la Mecque.

Le même sort fut subit par son frère, son père et sa mère Soumeyya.

Un jour que l’envoyé (psl) passait non loin du lieu de leur supplice, il leur dit ” Persévérez, famille de Yasser, votre rendez vous est au Paradis.”

Abou Ammar et son épouse Soumeyya moururent sous la torture; quand à Amar, il fut contraint par les différentes vagues de supplices à prononcer le mot de l’apostasie.

Abou Jahl l’habillait dans les vents chauds de l’été désertique par des plaques métalliques qui lui arrachaient les lambeaux de chair.

Les musulmans dirent : “Amar a renié la religion islamique”

Ce quoi l’envoyé (psl), répondit : “La foi de Ammar est très profonde” et Allah descendit une révélation, faisant de lui une exception à la règle de ceux qui ont renié leur croyance.

Dans la Sourate des abeilles Allah, le très haut dit :

“Quiconque a renié Allah, après avoir cru…sauf celui qui y a été contraint alors que son cœur demeure plein de la sérénité de la foi- mais ceux qui ouvrent délibérément leur cœur à la mécréance, ceux là ont sur eux une colère d’Allah et ils ont un châtiment terrible.”.

Khabbab ibn al Art, n’échappa pas à ce folie meurtrière.

Il fut capturé lors d’une razzia au temps de la période des ténèbres et fut acheté par une femme répondant au nom de Oum Anmar. Il était bon forgeron et Oum Anmar en plus de l’exploitation mercantile qu’elle tirait de lui, se plaisait à le torturer avec le feu. Elle voulait absolument l’éloigner de la nouvelle religion qui prônait l’égalité entre les hommes et la libération des esclaves pour le moindre péché commis. Elle lui brûlait le dos avec des fers chauffés à blanc et lui intimait l’ordre de renier Mohamed et sa religion.

Mais ceci ne faisait que renforcer sa foi et sa détermination à ne jamais quitter le chemin tracé par le Seigneur des mondes pour ses fidèles serviteurs.

En somme aucun converti en cette première époque de l’islam, n’échappa à ces cruautés et à ces tentatives morbides de ramener le monde en arrière. Ceux qui naguère avaient la liberté totale de suivre leurs bas instincts, ceux qui profitaient de l’ignorance totale de l’existence de Dieu, pour plier toute l’existence à leurs méfaits et à leurs crimes, ceux qui avaient institué dans le monde la perversion comme règle de vie, ceux là, vont pendant cette douloureuse période, employer tout leur génie et toutes leurs capacités pour anéantir dans l’œuf la nouvelle religion.

Cette religion qui disait haut et fort que tous les hommes sont égaux que la seule valeur qui les distingue est leur piété et leurs bonnes actions. Pas d’importance pour le statut social, ni pour la lignée, ni par la fortune, ni pour la couleur d la peau. Les hommes sont une fraternité. Le jour du jugement viendra inévitablement et chaque jour qui passe rapproche l’homme du moment de son jugement. Chaque soleil qui se couche diminue sa vie d’une unité. S’il fait le bien il ira au Paradis, ou croupira en Enfer, s’il choisi le chemin du mal  de la perversion et de la mécréance.

L’islam, bien compris et bien appliqué; l’islam nettoyé des ajouts des hommes et leurs calculs méprisables et intéressés; cet islam descendu du ciel, par Jibril, le fidèle, sur Mohamed, l’envoyé de choix, cet islam, ne peut être que la solution pour tous les problèmes humains. Une lumière venue de Dieu, pour éclairer l’obscurité qui enveloppe l’existence des hommes.

Lassés de faire couler le sang de ces corps qui semblaient insensibles à la douleur; fatigués par la multitude de moyens de torture qu’ils avaient à renouveler chaque jour en vain, les mécréants décidèrent de traiter à l’amiable, leurs problèmes avec le prophète. Lassés de brandir le bâton, ils décidèrent de sortir la carotte.

Plus les tortures et les persécutions se diversifiaient et durcissaient, plus la foi et la détermination des fidèles devenait forte et plus leur nombre augmentait.

Les mécréants se consultèrent et décidèrent de traiter avec Mohamed par la voie des négociations.

L’un des hommes les plus influents et les plus riches de Qoreich, Otba ibn Rabi’a al Abshami, leur dit: mandatez-moi, si vous voulez, j’irai voir Mohamed et je lui proposerai certaine choses alléchantes, peut être serait il tenté de coopérer avec nous et se détourner de cette chose.

Toute l’assemblée approuva et Otba alla voir Mohamed, qui était prosterné en prière dans la mosquée. Il lui dit : ” O fils de mon frère, tu es très proche de nous comme tu sais. Tu es parmi les plus nobles et les plus respectés d’entre nous. Tu es venu avec une chose très lourde pour la communauté. Tu as semé la discorde entre eux et anéanti leurs rêves et méprisé leurs croyances.

Ecoute moi, je vais te proposer certaines choses. Peut être te conviendront elles.”

 Dis ce que tu as à dire, répliqua le prophète.

Otba continua : ” O fils de mon frère, si par ces activités tu cherche la richesse, nous t’en offrirons jusqu’à ce que tu sois le plus riche parmi nous. Si c’est l’honneur et la gloire que tu vises, nous ferons de toi notre chef suprême et notre guide incontesté.

Si tu penses à la royauté, nous ferons de toi notre souverain aimé et obéi. Si par contre ce qui t’arrive est une insufflation des diables, nous chercherons les meilleurs exorcistes pour te délivrer de cet enchantement. Nous y mettrons les efforts et les capitaux nécessaires jusqu’à ta guérison totale.”

-Tu as fini? Demanda l’envoyé.

Oui répondit Otba.

-Alors écoute : et l’envoyé récita :

” H’A, Mim.

(C’est) une révélation descendue de la part du tout miséricordieux du très miséricordieux.

Un livre dont les versets sont détaillés (et clairement exposés) un Coran (lecture) arabe pour des gens qui savent.

Annonciateur (d’une bonne nouvelle) et avertisseur. Mais la plupart d’entre eux se détournent; c’est qu’ils n’entendent pas.”

Et ils dirent “Nos cœurs sont voilés contre ce à quoi tu nous appelles nos oreilles sont sourdes. Et entre nous et toi il y a une cloison. Agis donc de ton coté; nous agissons du notre.”

Dis: “Je ne suis qu’un homme comme vous. Il m’a été révélé que votre Dieu est un Dieu unique. Cherchez le droit chemin vers Lui et implorez son pardon”. Et malheur aux associateurs.”

Otba mit sa main sur sa bouche et l’adjura de se taire et d’arrêter ces paroles.

Quand il revint vers son assemblé et qu’ils lui demandèrent ce qui s’était passé, il répondit ” Par Allah, j’ai entendu des paroles d’un type bien particulier, et que je n’avais jamais entendu auparavant. Par Allah, ce n’est ni de la poésie, ni de la magie, ni des paroles de devin. O gens de Qoreich, écoutez un conseil sage que je vais vous donner: Laissez cet homme à ses affaires. Isolez le et n’ayez plus de contacts avec lui. Ces paroles que j’ai entendues, n’ont pas fini de faire parler d’elles. Si les arabes arrivent à le tuer, ce sera par d’autres mains que son sort a été réglé; si par contre il arrive à ses fins, alors son honneur et sa gloire sont les vôtres aussi.”

Ils dirent : – Il a été ensorcelé par Mohamed.

C’est mon point de vue, répondit il.

Ils lui proposèrent ensuite de partager avec eux les rites d’adoration.

Allah, descendit la Sourate : ” Dis: O vous les infidèles!

Je n’adore pas ce que vous adorez.

Et vous n’êtes pas adorateurs de ce que j’adore.

Je ne suis pas adorateur de ce que vous adorez.

Et vous n’êtes pas adorateurs de ce que j’adore.

A vous votre religion et à moi la mienne.”

Il lui arriva avec les grandes figures de Qoreich, une aventure qui restera jusqu’à la fin des temps, une leçon modèle pour tout celui qui voudra dans l’avenir mépriser un être pour sa faiblesse ou sa basse position sociale.

Pendant que Mohamed discutait avec ces grands notables de Qoreich et qu’il pensait secrètement qu’il arriverait à les mettre sur le droit chemin, arriva un pauvre homme aveugle : Abdalla ibn Oum Mektoum. Il était l’un des anciens convertis et voulait s’enquérir de quelques problèmes de foi auprès de l’envoyé.

” O envoyé de Dieu, dit l’aveugle, enseigne moi quelque savoir de ce que le Seigneur des mondes t’a appris.” Et il insista tant et si bien que le prophète, qui avait sincèrement commencé à espérer l’islamisation des hommes en face de lui, se renfrogna et se détourna de l’aveugle. Il craignait que l’insistance de l’homme, influe sur l’attention de ses auditeurs qui montraient un certain intérêt pour les paroles de l’envoyé (psl).

Allah du haut des sept cieux, réprimanda son prophète dans la révélation ”

“Il s’est renfrogné et s’est détourné parce que l’aveugle est venu à lui.

Qui te dit: peut être (cherche)-t-il à se purifier?

Ou à se rappeler de sorte que le rappel lui profite.

Quand à celui qui se complait dans sa suffisance (pour sa richesse) tu vas avec empressement à sa rencontre.

Or que t’importe s’il ne se purifie pas”

Et quand à celui qui vient à toi avec empressement,

Tout en ayant la crainte, tu ne t’en soucies pas.

N’agis plus ainsi! Vraiment ceci est un rappel.”

Quand les infidèles virent que leur politique ne marchait pas ils essayèrent de lui trouver des situations impossibles :

Si tu es véridique dans ce que tu dis, alors demande à ton Dieu de faire que la lune se divise en deux, dirent ils.

Allah, lui accorda ce miracle et quand les mécréant virent, ils dirent : vous avez été envoûtés par ibn Abi Kabsha (nom péjoratif qu’ils donnaient au prophète).

Ils demandèrent bien d’autres preuves impossibles, mais Allah qui savait ce qu’ils renfermaient dans leurs esprits d’entêtement et de rancune, leur répondit dans un verset :

” Dis-(leur): “Gloire à mon Seigneur! Ne suis-je qu’un être humain messager?”.

Quand les mecquois, virent leur impuissance à vaincre par la raison, la bonne parole qui se répandait chaque jour plus convaincante et plus lumineuse, le désespoir les poussa à nouveau à basculer dans les méandres obscures  de la violence.

Ils firent goûter à la jeune et toute nouvelle communauté musulmane, les pires horreurs de la torture et de la privation.

Voyant son impuissance à protéger ceux qui l’ont suivi, Mohamed (psl) rassembla ses compagnons et leur dit : “Allez dans le pays d’Abyssinie (actuelle Ethiopie), vous y trouverez un souverain juste et équitable, et chez lequel on ne fait jamais de tort à personne.”

Encouragés par les paroles du prophète et pleins d’espoir, les fidèles fuyant avec leurs vies et leur religion, prirent le chemin de la terre abyssinienne, le royaume de Ennejachi,(Le négus) le souverain d’alors. C’était au mois de rajab de l’an cinq de la révélation. C’était la deuxième année du prêche manifeste.

Ils étaient environ au nombre de dix hommes, parmi lesquels on cite:

Othman ibn Affan et son épouse Roqayya, la fille du prophète, Abou Houdheyva ibn Anissa et sa femme Sahla bint Souheyl, Azzoubeir ibn al Awwam.

Ils sont restés deux mois dans l’Abyssinie et sont revenus à la Mecque, encouragés par la fausse nouvelle que l’envoyé avait signé un accord de paix avec les mécréants.

Cette rumeur avait en fait circulé à la suite d’un malentendu qui s’était passé autour de la Kaaba, quand l’envoyé(psl), psalmodiant des prières avait prononcé les noms de Lat et Ouzza les divinités des infidèles. Ces derniers avaient cru que l’envoyé citait leurs idoles en bien. Ils se sont prosternés avec lui en prière. Mais tout de suite une révélation était descendue pour les désenchanter et leur rappeler qu’ils sont toujours sur le mauvais chemin et que si ces statues ont été citées par le prophète c’était pour les avilir d’avantage et montrer leur caractère faux et associatif au Dieu de l’univers.

Les émigrants revenues d’Abyssinie, furent donc surpris de constater que c’était toujours le statu quo qui prévalait et que exacerbée, par le faux espoir de voir Mohamed reconnaître leurs divinités, la fureur des mecquois s’était multipliée et que le tort attisé par la rancune et la fureur avait gagné en intensité et en horreur.

Ils rentrèrent donc presque discrètement dans la ville de la mecque. Ils furent tous malmenés, battus, torturés. Exactement comme ils étaient traités avant leur voyage.

Ils convinrent pour cette raison de retourner en Abyssinie. Cette fois ci le nombre fut beaucoup plus important. On cite le nombre de quatre vingt trois personnes. C’était la deuxième émigration vers ce havre de paix qu’était l’Abyssinie.

Mohamed (psl), est resté à la Mecque, prêchant la nouvelle religion et demandant à ses concitoyens d’écouter la voix du cœur et de la raison. Il n’échappa pas à son tour aux mains maudites des mécréants, et fut malmené pour plus d’une fois, pour la simple raison qu’il demandait aux créatures d’adorer le Créateur. De faire le bien et de s’éloigner du mal.

Les hommes partout, en tout temps et tout lieu, restent les mêmes. Ils ne peuvent accepter que Dieu choisisse l’un d’eux pour leur transmettre un message.

Comme tous les envoyés qui l’ont précédé, Mohamed (psl), fut soumis à toutes sortes de railleries d’attaques et de tortures, pour une simple raison : il a choisi de suivre la voie du Seigneur des mondes, l’omniscient, l’omnipotent, celui qui a décidé de créer les hommes et tout ce qui les entoure. Celui qui a dit dans son livre : “je n’ai crée les djinns et les humains que pour qu’ils m’adorent.”.

C’est là, la seule faute commise par le prophète de l’islam. A l’instar de ses frères les trois cent treize envoyés qui ont été chargés de transmettre la parole divine, Mohamed a dit aux hommes: “Soyez frères, aimez vous les uns les autres. Ne vous trahissez pas les uns les autres. Cultivez l’entre aide entre vous. Que le plus fort aide le plus faible. Ne mangez pas les biens qui ne vous appartiennent pas. Ne commettez pas la fornication avec vos mères, vos sœurs, vos filles. N’enterrez pas vos enfants vivants (comme le faisait la société arabe préislamique). Donnez à manger à l’orphelin, au voyageur solitaire, au pauvre et au nécessiteux. Soyez fidèles à la parole donnée. Purifiez vous. Mangez ce qui est pur et sain. Ne mettez pas vos propres personnes en péril. Respectez vos parents (père et mère). Ne mentez pas, ne semez pas la zizanie entre les humains. N’espionnez pas les autres, pour divulguer leurs secrets intimes. Soyez altruistes avec votre entourage, pour que votre Seigneur, vous donne. Remercier Celui qui vous a tout donné sans rien demander en échange. Remercier Celui qui vous a crée de terre, qui vous y remettra et qui vous en ressortira ensuite. Ayez crainte de faire de mauvais actes devant les yeux de celui qui vous observe en tout lieu et en tout instant. Célébrez la grandeur de Celui qui est hors de la dimension des dimensions. Craignez Celui qui vous demandera des comptes de tout ce que vous avez accompli sur terre et pendant votre vie éphémère et désuète. Pensez à la solitude des tombes. Pensez au moment des regrets, quand les regrets ne serviront plus à rien. Vivez le moment quand tout sera fini et que rien n’est resté sauf le contenu du dossier avec lequel vous entrerez dans la porte inimaginable et opaque de l’éternité. Soyez bons et le Bon vous récompensera pour votre persévérance et votre fidélité aux principes justes et pieux, de la foi en un Dieu unique.”

L’ensemble les prophètes, au cours des siècles, ont prêché le même message, tous ont apporté au monde le choix de l’islam, la liberté d’être musulman ( point de contrainte en religion) l’islam veut la paix avec le Seigneur, avec soi même et avec le monde.

Toute autre interprétation de cette religion ne peut être que le fruit maculé et infidèle de l’improvisation humaine.

Les arabes contemporains de l’envoyé (psl) étaient très loin des religions monothéistes. Ils n’avaient pratiquement pas de religion crédible. Ils ne se donnèrent aucune peine pour étudier les autres religions révélées; comme faisaient les juifs et les chrétiens. C’est pourquoi Allah les rendit aveugles.

Le polythéisme circulaient comme le sang dans leurs veines, et ils suivaient aveuglement les erreurs et les traces de ceux qui les avaient précédé dans cette pratique pour le moins irrationnelle.

Les habitudes et les mœurs constituaient une seconde religion sacrée qui réglait leur vie et leurs rapports sociaux et quotidiens.

Le plus difficile pour l’être humain, c’est de quitter ses habitudes et ses convictions coutumières. C’est là le plus grand obstacle devant la croyance en un Dieu unique.

Voilà Ibrahim (psl) apostropha ainsi ses concitoyens disant dans la Sourate des poète: “Quand il dit à son père et à son peuple: “Qu’adorez-vous?

Ils dirent: Nous adorons des idoles et nous leur restons attachés”

Il dit: “Vous entendent-elles lorsque vous appelez?

Ou vous profitent elles ou vous nuisent-elles?

Ils dirent:”Non, mais nous avons trouvé nos ancêtres agissant ainsi”

Il dit: “Que dites vous de ce que vous adoriez…?

Vous et vos vieux ancêtres?

Ils sont tous pour moi des ennemis sauf le Seigneur de l’univers, qui m’a crée et c’est lui me guide; et c’est lui qui me nourrit et me donne à boire.

Et quand je suis malade c’est lui qui me guérit,

Et qui me fera mourir, puis me redonnera la vie,

Et c’est de lui que je convoite le pardon le jour de la Rétribution.”

Comme son grand père Abraham, Mohamed, l’envoyé de Dieu continua à prêcher la droiture et l’obéissance à Dieu. Et comme ceux qui les ont précédé, parmi leurs ancêtres idolâtres, les mécréants, les oreilles sourdes et le cœur enveloppé d’orgueil et de cruauté, continuèrent à le persécuter.

Quand les mécréants virent que l’entente avec Mohamed était devenue chose impossible, ils proposèrent au clan des Abdi Manaf, le clan du prophète, de leur livrer Mohamed contre une forte rançon. Cette proposition fut refusée. Ils demandèrent ensuite à Abou Taleb de leur échanger Mohamed contre l’un de leurs enfants. Etonnant, leur répondit il, je prends votre enfant pour l’élever et le nourrir et vous prenez mon fils pour le tuer!

Les mecquois décidèrent alors d’isoler les Beni Hachem et les Beni Moutalib, les deux fils de Abd Manaf. Ils les confinèrent dans les périphéries de la Mecque, et interdirent tout commerce avec eux. Cette décision fut sanctionnée par un document qui fut accroché au sein même de la Kaaba.

A la tête de ceux qui s’acharnèrent sur les proches du prophète, se trouvait Abou Lahab, l’oncle de l’envoyé.

Cette année là, fut extrêmement pénible pour l’envoyé et les siens. La famine fut atroce, et ils furent réduits à manger les feuilles des arbres et les racines.

C’est en cette période que l’envoyé décida d’ordonner aux fidèles d’émigrer vers l’Abyssinie, une autre fois. Quatre vingt trois hommes et dix huit femmes entreprirent ce périple vers une terre plus hospitalière et sous un monarque plus juste et plus clément.

Quatre hommes parmi les nobles de Qoreich, intimèrent aux autres membres de cette tribu d’annuler le document injuste et oppresseur. Ces hommes était Hachem ibn Amrou ibn Rabi’a, il était le plus acharné de tous, à rendre caduque cette brochure, Azzouheir ibn Abi Oumeyya al Makhzoumi, Al Mout-im ibn Odey Annovely, Abou al Bakhteri ibn Hachem al Assadi, et Zam-ata ibn al Oussoud al Assadi.

Un matin, ils se dirigèrent vers la Kaaba et Azzouheir, vêtu d’un manteau, tourna autour de la Kaaba en circumambulation rituelle et se tournant vers l’assistance il dit: O gens acceptez vous de manger à votre faim et dormir les ventres pleins, quand les Bani Hachem et Moutalib meurent de faim? Par Dieu rien ne m’arrêtera de déchirer ce document séparateur et honteux.

Il y eut quelques protestations et quelques altercations et le groupe des quatre, finit par l’emporter.

Ils entrèrent dans le sanctuaire pour déchirer le fameux pacte et quand ils entrèrent, ils trouvèrent que les termites avaient déjà accompli ce travail. Il ne restait du traité que le nom du très haut.

Mohamed avait parlé de cet événement à son oncle Abou Talib, avant ce jour, et ils regagnèrent leurs demeures.
 

                         La délégation de Najran.

Des chrétiens de Najran, étaient venus voir le prophète (psl).

Ses nouvelles leur étaient données par les émigrés de l’Abyssinie. Ils étaient venus eux-mêmes pour s’assurer de la véracité de ce qu’ils avaient entendu. Ils voulaient comparer les signes qu’ils pourront déceler chez le prophète, avec ce qu’ils ont appris dans leurs anciennes écritures. Ils étaient aux environs  de vingt hommes.

Quand le prophète leur récita les Sourates du Coran, tous entrèrent dans la nouvelle religion.

Abou Jahl leur dit: “Nous n’avons jamais vu gens plus stupides que vous. Les vôtres vous ont envoyés pour étudier le phénomène représenté par cet homme, et vous avez perdu votre foi!”

Ils lui répondirent “paix sur vous”, vous êtes libres de votre choix et nous sommes libres de suivre nos convictions, et ce que nous avons choisi. Un verset vint dans la révélation, pour cette raison. Allah dit: “Ceux à qui avant lui (le Coran), Nous avons apporté le livre, y croient.

Et quand on le leur récite, ils disent:”Nous y croyons. Ceci est bien la vérité émanant de notre Seigneur. Déjà avant son arrivée, nous étions soumis” Coran al Qassas.

 
                           La mort de Khadîdja.

A leur retour de l’isolement imposé par les Qoreich, trois année avant l’Hégire, Khadîdja bint Khoueilid, l’épouse du prophète, rejoignit le très haut.

Cette mort affecta au plus haut point l’envoyé. Ceci n’est pas étonnant, quand on sait la relation qui a lié le prophète à sa première épouse. Il l’aimait plus que tout au monde, et elle l’avait aimé aussi, et soutenu de toute son âme et de toutes ses forces, dans les moments les plus désespérés de sa mission prophétique. Elle était la première personne à avoir cru en la mission de l’envoyé. C’est d’elle aussi qu’il a eu tous ses enfants sauf Ibrahim.

Mohamed (psl) fut profondément attristé par la mort de Khadîdja, et ne cessera jamais au cours de sa vie de prier pour son âme et de demander à son maître et Seigneur Allah de l’accueillir dans son saint Paradis.

A la mort de Khadija, l’envoyé épousa Saouda bint Zam’a al Amiriya. Elle avait embrassé l’islam et cru en Allah et son envoyé Mohamed. C’était une veuve dont le mari Assakran ibn Amrou venait de mourir. Elle avait contre l’avis des siens suivi la voie du Seigneur et avait émigré avec son époux vers l’Abyssinie. Là Assakran mourut, et Saouda était en danger de revenir vers sa tribu qui l’avait rejetée pour son islamisation.

Sa tribu aurait profité de son infortune et de son affliction pour lui faire toutes les misères possibles et imaginables.

Vu son rang social et sa lignée de très grande noblesse, elle ne pouvait épouser un homme de classe inférieure à la sienne. Et le geste noble du prophète était plutôt venu sauver l’honneur et la foi de la noble femme.

Un mois plus tard, le prophète épousa Aicha, la fille de son ami Abou Bakr. Elle était encore très jeune.

C’était la seule vierge épousée par le prophète.

Un mois après la mort de Khadîdja, son oncle Abou Taleb mourut. Cet oncle qui le protégeait des sombres manigances de ses ennemis le quitta à son tour, laissant un vide que rien ne pourra plus combler dans sa vie.

Malheureusement et bien que Abou Taleb n’avait jamais démenti Mohamed et savait qu’il était un homme de vérité, il n’avait pas prononcé la profession de foi disant qu’Allah est un et que Mohamed est son envoyé et son serviteur.

C’est à son sujet qu’Allah a dit dans la Sourat el Qassas :

“Tu(Mohamed) ne guides pas qui tu aimes, mais c’est Allah qui guide qui il veut.”

Nous pouvons espérer cependant que sa fidélité et la défense de l’envoyé contre toutes les agressions dont il a été victime, intercéderont en sa faveur pour la clémence divine.

Derrière le refus catégorique de beaucoup de parents du prophète à embrasser l’islam, il y a une autre volonté de Dieu de montrer que l’islam n’est pas l’apanage d’une famille. Si les proches de l’envoyé avaient suivi le message, les autres auraient certainement dit “Voilà une famille qui cherche une influence qu’elle n’avait pas et qui a eu recours à cette imposture pour dominer.”

Ce que les réticents ont vu c’est que Mohamed a été suivi par les étrangers à sa famille, même parfois ces fidèles sont venus des rangs même de ses pires ennemis.

Cette année au cours de laquelle l’envoyé avait perdu sa chère Khadîdja et son oncle, il l’avait nommée l’année de la tristesse.

En effet à la mort de Abou Taleb, la tribu de Qoreich, put enfin faire le mal à Mohamed. Il fut malmené à tel point qu’ils jetaient les saletés sur sa tête.

Une fois les mécréants se mirent à le bousculer et à lui donner des coups en disant: “Ah! C’est toi celui là qui voulait faire que toute les divinités se résument en un seul Dieu!?”.

La faiblesse des musulmans était telle, qu’aucun d’eux ne pu avancer pour délivrer le prophète, sauf Abou Bakr qui s’avança et leur dit: ” Vous voulez tuer un homme pour la simple raison qu’il dise: mon Dieu est Allah?”

Quand l’envoyé (psl) vit qu’il ne pouvait faire face plus longtemps aux attaques répétées des Qoreich, il décida d’aller demander une aide chez la tribu des Thaqif, ils étaient en fait en quelque sorte ses oncles maternels et il avait grand espoir qu’il allait trouver chez eux un secours.

Il est allé vers Tayef en compagnie de son serviteur Zeid ibn al Haritha.

Il pu rencontrer trois de leurs chefs: Abd Yaleil , Mas’oud et Habib, les fils de Amrou ibn Amir Athaqafi.

Il leur demanda de l’aider à prêcher en paix les consignes qui lui étaient venues de son Seigneur et maître Allah. Ils le tournèrent en dérision et le refoulèrent comme il était venu.

L’envoyé leur demanda au moins de ne pas divulguer les raisons de sa visite, pour ne pas exciter le courroux des Qoreich qui ne manqueraient pas de le rudoyer s’ils arrivaient à apprendre sa démarche à Tayef. Mais ils s’en moquèrent et plus, que cela, demandèrent à leurs esclaves et à leurs enfants de poursuivre le prophète et de lui lancer des pierres.

Des hordes d’enfants et d’adultes ignorants et déchaînés, poursuivirent l’envoyé dans les ruelles de Tayef, lui jetant des pierres. Son sang pur coula là où il était venu chercher protection et renfort.

Epuisé par cet accueil pour le moins inhospitalier, le prophète saignant et déçu s’assoit au pied d’un arbre, pour se reposer à son ombre. Il avait les yeux tournés vers le Seigneur des mondes et se plaignit à lui en ces termes pathétiques:

“Mon Seigneur je me plains à toi de ma faiblesse et de mon peu de moyens. Je me plains à toi du mépris des gens. O Miséricordieux d’entre les miséricordieux,O Dieu des faibles et des opprimés, à qui me confis Tu? A un proche qui me regarde avec un visage défiguré par la haine, ou à un ennemi à qui tu as donné le plein pouvoir de faire de moi ce qu’il veut? De toute les façons si ce qui m’arrive n’est pas résultat de ta colère contre ma personne peut m’importe.”

Quand les deux fils de Rabi’a, propriétaire du jardin avoisinant le virent, ils s’attendrirent sur sa condition.

Ils envoyèrent un de leurs travailleurs, un chrétien, répondant au nom de Addas, apporter une grappe de raisin au prophète.

Avant de porter le fruit à sa bouche, Mohamed dit ” Au nom de Dieu clément et miséricordieux.”

 – ce sont là des paroles que ne prononcent pas les gens de cette région lui dit Addas.

– Et de quelle terre es-tu? lui demanda le prophète. Et de quelle religion?

– Je suis chrétien de “Ninewa”. (au bord du Tigre en Irak).

– La terre du saint homme Jonas.

– Et que sais tu de Jonas? demanda Addas.

L’envoyé lui récita les versets de Coran, qui relatait l’histoire de Jonas.

Quand Addas entendit ces versets venus du ciel. Il embrassa l’islam.

Allah envoya Jibril (psl), dire au prophète “Allah m’envoie pour t’obéir en ce que tu décide de ces gens.”

Et Mohamed de répondre : “Mon Dieu guide ces gens, ils ne savent pas.”

Mohamed retourna à la Mecque après avoir demandé la protection de Mout’im ibn Oudey

                                  Al Isra et Miraj.

Avant l’hégire (émigration vers Médine), Allah loué soit-Il honora son prophète par le voyage nocturne (Al Isra) qui le mènera de la mosquée sainte (à la Mecque) vers la mosquée d’al Aqsa en Palestine. Et l’ascension vers les hautes sphères célestes (le Miraj).

Enes ibn Malik, rapporte: ” J’ai entendu l’envoyé (psl) dire :  “On m’a envoyé Al Bouraq, un animal plus grand que l’âne et plus petit que la mule. Je suis monté dessus jusqu’à la mosquée d’Al Aqsa. J’ai attaché ma monture dans la place où les prophètes attachaient les leurs, je suis entré ensuite dans la mosquée et j’ai prié deux Rak’a et je suis sorti. L’ange Jibril m’apporta deux récipient l’un de lait et l’autre de vin. J’ai choisi le lait. Jibril me dit: ” Tu as choisi le naturel”.

On nous éleva ensuite en ascension vers le ciel.

Jibril salua et on lui dit : “Qui es-tu?”

– Je suis Jibril.

 – Et qui est avec toi?

– Mohamed, répondit-il.

  On nous ouvrit, et je rencontrai Adam, qui me souhaita la bienvenue.

Nous continuâmes ensuite vers le deuxième ciel.

Mêmes questions et mêmes réponses.

On nous ouvrit et je rencontrai le fils de la tante: Yahya et Jésus fils de Marie. Ils nous souhaitèrent la bienvenue et me souhaitèrent le bien.

On nous éleva ensuite vers le troisième ciel.

Jibril répéta les mêmes réponses aux mêmes questions. On nous ouvrit et je trouvai Joseph. Il me souhaita la bienvenue et invoqua le ciel en ma faveur.

On nous éleva ensuite vers le quatrième ciel. Aux mêmes questions les mêmes réponses. On ouvrit et je rencontrai Idriss. Il m’accueillit avec la même chaleur et pria pour moi.

Au cinquième ciel, je rencontrai Haroun. Il m’accueillit avec la même chaleur et les mêmes prières.

Puis nous montâmes au sixième ciel, ou après les questions d’usage et les réponses de l’ange Jibril, je me trouvai devant le prophète Moise, qui me salua et pria pour moi.

Puis nous montâmes vers le septième ciel.

Jibril répondit la même chose et je me trouvai devant Abraham, adossé au Beyt al Ma’mour; chaque jour visité par soixante dix mille anges, qui n’y retournent jamais une deuxième fois.

On m’amena ensuite vers “Sidret el Mounteha” (Le jujubier ultime). Je constatai que ses feuilles étaient de la grandeur des oreilles d’éléphants et ses fruits de la grandeur de jarres.

Quand descendit sur elle les ordres d’Allah, elle changea et se métamorphosa. Aucun être humain, ni aucune parole ne pourraient jamais la décrire.

Puis mon Dieu me révéla ce qu’il m’a révélé.

Il m’ordonna ainsi qu’à ma communauté cinquante prières quotidiennes.

Quand je repassai sur mon chemin de retour par Moise, il me conseilla de revenir demander au Seigneur de diminuer le nombre des prières. “Ta communauté ne pourrait s’acquitter de ce nombre de prières.”

Je retournai vers Allah et lui demandai: – Mon Dieu allège pour nous le fardeau des prières. Il en diminua cinq et je repassai par Moise une deuxième fois. Il me dit: demande à ton Seigneur de diminuer encore. J’ai vécu la même épreuve avec les juifs avant toi.

“-Je continuai, dit l’envoyé, de faire le chemin entre Moise et mon Dieu, jusqu’à ce que le nombre de prière soit réduit à cinq prières quotidiennes seulement.

Quand Mohamed (psl) revint de cette nuit merveilleuse, il alla vers l’assemblée des Qoreich. Il raconta à Abou Jahl ibn Hicham, les incroyables événements de la nuit.

Abou Jahl, appela ” O gens de Beni Ka’b, O beni Lou-ey approchez…”

                        Incrédulité des Qoreich.

Quand tous se furent rassemblés, le prophète leur raconta ce qui s’était passé.

Certain applaudirent, incrédules. D’autres se tinrent la tête d’étonnement. Personne ne cru l’histoire racontée par le prophète. Pire que cela, quelques fidèles ayant embrassé l’islam auparavant, déclarèrent publiquement leur apostasie.

On alla informer Abou Bakr des événements. Il répondit: “S’il l’a dit, ceci veut dire que c’est une vérité.” C’est pourquoi Abou Bakr prit le nom de “Siddik” (ce lui qui croit).

Les mécréants testèrent l’envoyé (psl), par toutes sortes de questions pour le confondre et dans l’espoir de déceler une modification dans la version des faits, en vain.

Ils lui demandèrent de décrire la mosquée d’Al Aqsa. Il le fit avec une précision extraordinaire. Ils lui demandèrent ensuite de leur donner les nouvelles de leurs caravanes qui s’acheminaient vers  la Mecque, en provenance du Bilad Ech-cham.

Il leur dit avec exactitude le nombre de chameaux formant la caravane et l’état des hommes. Et plus extraordinairement il leur précisa la date et l’heure d’arrivée de la caravane.” Ils arriveront au lever du jour, et en tête des animaux se trouve un chameau gris”.

Au jour dit, ils sortirent avec le lever du jour, et à leur grande surprise, la caravane était bien là, et à sa tête le grand chameau gris décris par l’envoyé (psl).

 Alors ils le traitèrent de devin et de magicien. “C’est un sortilège dirent ils”  Et ils se détournèrent de la vérité.

Les tribus arabes avaient coutume de visiter annuellement la Kaaba, pour y accomplir les rites des croyances préislamique.

L’envoyé (psl) rencontra cette année là six d’entre eux, appartenant aux Khazraj, qui tout en étant les ennemis jurés des Aws, leurs cousins vivaient avec eux à Médine, la fleurie.

L’envoyé invita ces six hommes à embrasser la religion islamique et à l’aider à diffuser le message qui lui était venu d’Allah, le maître des univers.

Certain d’entre eux dirent : “Il est certainement le prophète qui est mentionné dans les livres des juifs. Soyons les premiers à le suivre et que personne ne nous devance dans l’honneur de la nouvelle foi.”

Ils crurent au message divin et lui dirent : ” Nous avons laissé derrière nous nos frères (Aws et Khazraj) dans un état de guerre perpétuel à Médine, si Allah les réunifie autour de toi, tu auras un entourage des plus solide et des plus fidèle.

Ils promirent ensuite de le voir dans la saison de pèlerinage de l’année suivante. Et c’est ainsi que les premiers arabes de Yathrib (Médine), embrassèrent la nouvelle religion. C’est l’embryon du groupe des “Ansar”

               ******************************
 

                               La première Aqaba.

L’année suivante douze hommes sont arrivés. Dix des Khazraj et deux Aws. Ils se réunirent avec l’envoyé à “Al Aqaba” et signèrent avec lui le fameux pacte de la première Aqaba, de n’associer personne à Allah, de ne pas voler, de ne pas faire la fornication interdite, de ne pas tuer leurs enfants par crainte de la famine et de ne pas dire de calomnie ou mensonge; qu’ils ne lui désobéiront jamais dans le sens du bien. S’ils tiennent parole, la récompense sera le Paradis et s’ils trahissent le pacte alors Allah se chargera de les punir ou de leur pardonner.

L’envoyé(psl), leur affecta Mous-ab ibn Oumeir al Abdari et Abdalla ibn Oum Mektoum, le cousin de Khadija, pour leur expliquer et réciter les saints versets du Coran.

Ce sera le début d’une ère nouvelle pour les Aws et les Khazraj, qui trouveront dans les enseignements de la nouvelle religion un facteur de fraternité, de paix et de concorde, qu’ils n’auraient jamais pu trouver ailleurs que dans l’islam.

Quand arriva la période de pèlerinage dans l’année qui suit celle de la première Aqaba, plusieurs d’entre eux arrivèrent à la Mecque pour s’acquitter des rituels. Beaucoup de mécréants étaient parmi eux.

Leur délégation rencontra l’envoyé, et ils convinrent de se rencontrer pendant la nuit à Al Aqaba, mais dans le secret total, car si les Qoreich arrivaient à savoir ce qui s’était conclu entre Mohamed et les nouveaux convertis, ils auraient usé de tout leur poids pour l’annuler.

Tard dans la nuit des silhouettes se faufilaient vers le lieu du rendez-vous, pour ne pas éveiller les soupçons des mécréants. Ils étaient au nombre de soixante treize dont soixante deux des Khazraj et onze des Aws. Il y avait aussi deux femmes: Nousseiba bint Ka’b des Beni Najjar et Asma bint Amrou des Beni Salama.

Mohamed (psl), vint à son tour accompagné de son oncle Al Abass ibn Abd al Moutalib. Ce dernier n’avait pas renié la religion de ses ancêtres mais voulait s’assurer de la sécurité de son neveu.

Al Abass leur dit que son neveu a encore de grands problèmes avec la communauté mecquoise et qu’ils devaient le laisser en paix, s’ils devaient le laisser tomber pour une raison ou une autre dans l’avenir.

Celui qui parlait au nom de la délégation, Al Bara ibn Amrou s’exprima en ces paroles: “Par Allah, si nous n’étions pas véridiques dans ce que nous disons, nous l’aurions dit tout haut. Nous voulons sincèrement faire le pacte avec l’envoyé, en toute fidélité et déployer toutes nos capacités et nos forces pour la défense de l’envoyé de Dieu.”

A ce moment, Mohamed (psl), prenant la parole dit :

“Je demande pour mon Dieu que vous l’adoriez et que vous ne lui associez personne. Et pour moi que vous me protégiez de même que vos femmes et vos enfants, quand je viens chez vous.”

Prenant la parole, un homme nommé Abou al Haythem ibn Atteyhan dit : O envoyé d’Allah, les hommes sont attachés par les pactes. Nous avons peur qu’après qu’Allah t’accorde la victoire, tu nous quittes pour retourner parmi les tiens.

Le prophète sourit et lui dit : “Je suis l’un de vous. Je fais la paix avec qui vous la faite et la guerre à qui vous la déclarez.”.

Ainsi fut signé le pacte de la deuxième Aqaba.

Le prophète leur dit: “Vous êtes chargés de votre communauté, comme les apôtres s’étaient chargés de Jésus fils de la vierge Marie, et moi je suis chargé de ma communauté.”

Et comme Allah l’avait voulu, le bruit courut parmi les Qoreich que les pèlerins venus de Médine avaient conclu un pacte avec Mohamed. Ils vinrent à eux et leur dirent : -Nous avons appris que vous êtes venus signer un pacte avec notre ami, pour le dresser contre nous et que avez l’intention de lui offrir protection et aide pour nous combattre?!

Les Ansars affirmèrent le contraire et certains même parmi les mécréants qui n’avaient pas assisté à la réunion, jurèrent ne jamais avoir rencontré Mohamed.

Abdalla ibn Oubey, le chef des Khazraj, disait : “mes compagnons ne pourraient jamais me cacher une chose pareille. Ceci ne peut être.”

                             Le plan des Qoreich.

Quand les Ansars retournèrent à Médine, l’islam se répandit entre eux beaucoup plus rapidement que pour la première fois.

Tandis qu’à la Mecque, l’envoyé (psl) et ses compagnons enduraient les préjudices orchestrés par les mécréants des Qoreich.

Et quand le tort devint insupportable, le prophète (psl) ordonna aux fidèles d’émigrer vers la ville sainte de Médine.

Ils commencèrent ainsi dans le secret le plus total à quitter la ville par petits groupes. Le premier à sortir fut Abou Salamata al Makhzoumi, l’époux de Oum Salama, qui l’a accompagné dans ce voyage. La tribu de Oum Salama, s’était opposée au début à son départ avec son mari, mais ils finirent par la libérer et le couple pu ainsi aller ensemble.

Les Mouhajiroun continuèrent à affluer vers Médine, pour sauver leur religion et pouvoir adorer tranquillement le Seigneur des mondes qui habitait désormais leurs esprits et dirigeait leur volonté et leurs désirs. Certain ont du quitter leurs conjoints, leurs parents quelquefois leurs enfants, mais rien n’avait plus la capacité de se comparer à l’amour de Dieu.

Abou Bakr voulut voyager à son tour, mais l’envoyé lui ordonna d’attendre encore un peu. “J’attends l’ordre de quitter, lui dit le prophète.” Abou Bakr prépara deux chameaux, dans l’attente du signe attendu par le prophète.

Les Qoreich étaient devenus comme fous à partir du moment qu’ils avaient entendu que les Ansars avaient conclu un pacte avec Mohamed, et qu’ils le défendraient corps et âme jusqu’au dernier souffle.

Leurs chefs convoquèrent une réunion d’urgence dans la maison de la “Nadwa”, la maison de Qossay ibn Kilab. C’était le lieu où toutes les grandes décisions des Qoreich étaient prises.

Certain proposèrent de chasser l’envoyé d’Allah de la Mecque. Cette proposition fut rejetée, car on craignait qu’une fois hors de la Mecque, les tribus se rassemblent autour de Mohamed. Tous savaient que la rhétorique extraordinaire de l’envoyé et l’aura de vérité qui se dégageait de ses paroles, était irrésistible et ne manquerait pas de rassembler autour de lui des tribus entières qui constitueraient à leur tour une menace non négligeable pour l’hégémonie des Qoreich. La proposition fut donc rejetée.

Un autre proposa de le ligoter et de le garder au secret jusqu’à ce que la mort s’ensuive, comme ç’avait été le cas de certains poètes. Ceci non plus n’était pas la bonne solution du goût des présents. Les fidèles qui avaient cru en Mohamed et à son message ne manqueraient pas de venir à la rescousse et de le libérer. Ce sont des hommes et des femmes qui préféreraient de loin Mohamed à leurs propres enfants. Ceci entraînerait peut être des guerres qui ruineraient Qoreich.

Le plus virulent du groupe et le plus belliqueux, proposa enfin:

“- Tuons le plutôt. Et pour ne pas avoir à payer son sang, nous allons disperser son sang entre les tribus. Nous allons choisir de chaque tribu un jeune homme robuste et déterminé. Tous vont se rassembler devant sa maison et le frapperont en même temps comme un seul homme. Ainsi sa mort ne sera attribuée à personne en particulier. Ainsi les Beni Abd Manaf ne pourraient faire la guerre à toute la tribu des Qoreich. Ils seraient donc contraints à accepter le prix du sang et l’affaire s’arrêtera là.

Cette dernière suggestion fut acceptée à l’unanimité et on convint de son application

                             L’hégire vers Médine.

C’était là ce que les mécréants de la Mecque avaient projeté pour éliminer le messager et son message, mais Allah avait d’autres décisions qu’ils ignoraient et qu’ils ne devaient pas savoir.

Le prophète su les intentions de ses ennemis. Encore une fois le Dieu de Mohamed avait voulu que ceux par qui l’islam sera le plus fort, ne soient pas les siens. Si les Qoreich avaient suivi Mohamed, beaucoup auraient dit que ce n’était là qu’une manœuvre manigancée par cette tribu, pour désigner un roi à la tête des arabes et qu’à ce titre ils avaient choisi cet homme, pour arriver à ce but.

Au contraire Allah avait voulu qu’ils soient ses ennemis pour  une raison et pour une sagesse que Lui seul pouvait comprendre et ordonner.

Mohamed (psl), alla chez Abou Bakr et lui dit qu’Allah lui avait permis d’émigrer.

Abou Bakr lui demanda la permission de l’accompagner, ce que l’envoyé accepta. Abou Bakr prépara les deux chameaux, qu’il avait déjà désignés à cet effet et ils les confièrent à un certain Abdallah ibn Areyqadh, un infidèle de Qoreich, c’était un bon guide et ils lui avaient fait confiance. Ils lui donnèrent rendez vous dans trois nuits exactement dans la caverne de “Thor”.

Le prophète quitta ensuite son ami intime Abou Bakr et lui dit de le retrouver hors de la Mecque, pendant la nuit.

Hors c’était précisément cette nuit fatidique, que les mécréants de Qoreich avaient choisie, pour mettre leurs noirs desseins en exécution.

Les assassins choisis à cet effet étaient agglutinés devant le logis du prophète (psl). Ils veillaient scrupuleusement à ce que leur plan soit effectué dans fautes et sans bavures. Chaque instant ils regardaient par les interstices de la porte pour s’assurer que leur future victime était bien là.

L’envoyé (psl), ordonna à son cousin Ali ibn abi Talib de se coucher à sa place dans son lit.

Ali se couvrit du manteau du prophète, et dormit du sommeil du juste.

L’envoyé passa alors entre les rangs serrés de ses détracteurs. Il récitait une “Ayat” de la Sourate, bénite de Yassin:

“Et nous mettrons une barrière devant eux et une barrière derrière eux; nous les recouvrirons d’un voile: et voilà qu’ils ne pourront rien voir.”Yassin 9.

Allah plongea le groupe des infidèles dans un profond sommeil.

L’envoyé passa au milieu de leurs rangs, alors qu’ils étaient statufiés sans mouvement ni paroles.

Mohamed alla jusqu’à rencontrer son ami Abou Bakr, tous les deux se cachèrent dans la caverne de “Thor” à l’abri des regards des infidèles.

Au matin les mecquois constatèrent leur bêtise et se rendirent compte qu’ils avaient passé la nuit à garder le jeune Ali ibn Abi Talib.

Leur courroux n’en fut que plus excité et ils décidèrent d’organiser des battus et des recherches pour découvrir l’endroit ou Mohamed s’était caché. Une grande récompense était offerte à tout celui qui apporterait Mohamed ou indiquerait le lieu de son refuge.

Les poursuivants arrivèrent jusqu’à la caverne même où se cachaient Mohamed (psl) et son ami. Si l’un d’eux avait eu le souci de jeter un coup d’œil sous ses pieds, il aurait vu les deux hommes. Mais la volonté divine voulait autre chose et ils s’en allèrent sans voir et sans entendre.

Une araignée était venue tisser sa toile à la porte de la caverne et un pigeon est venu pondre ses œufs devant la seule issue. Les poursuivants ne pouvaient donc soupçonner une présence humaine en ces lieus.

Ils restèrent trois jour dans la caverne, pour faire perdre toute trace et pour que les infidèles se lassent de leur recherche.

Trois jours plus tard le guide vint avec les deux chameaux et ils purent ainsi prendre la longue route vers la liberté de pratiquer leur religion. Ils allaient loin des détracteurs, qui voulaient éteindre la lumière d’Allah en soufflant dessus avec leurs bouches. Allah avait promis de compléter sa lumière contre le gré de ceux qui avaient opté pour l’association et la mécréance.

Malgré les efforts fiévreux et intenses des Qoreich pour leur mettre la main dessus les deux voyageurs continuèrent leur chemin vers Médine, la ville fleurie qu’Allah avait choisie pour  faire triompher son message.

                  Accueil triomphal à Médine.

Depuis qu’ils avaient appris la sortie de l’envoyé en direction de leur cité, les habitants de Médine, impatients de voir le visage béni de l’envoyé de Dieu, sortaient chaque jour pour guetter l’apparition tant attendue.

Ils passaient des heures entières à Hourra, une périphérie de la ville, de Médine et ils ne retournaient que lorsque la canicule leur brûlait les épaules.

Ce jour là, las de cette attente qui semblait ne jamais se terminer, ils décidèrent de rentrer chez eux, quand leur attention fut attirée par l’un des juifs de la ville qui scrutait l’horizon juché sur une hauteur.

L’homme, vit enfin les silhouettes de l’envoyé et de ses compagnons, déformées par les mirages. Tantôt ils apparaissaient et tantôt ils disparaissaient.

Le juif s’écria : “O peuple arabe, voilà ce que vous attendiez.”

Les Médinois se précipitèrent derechef vers Hourra et accueillirent le prophète dans les chants et la liesse générale de tout un peuple qui reçoit son sauveur.

L’envoyé avança au milieu de la foule en délire jusqu’arriver chez les beni Amrou ibn Awv à Qoubba.

D’après l’astrologue Mahmoud al Basha, ce jour là était le deux de Rabi’ al Awwal et qui correspondait au vingt septembre de l’année 622 de l’ère chrétienne. Ceci marquera une ère nouvelle: la date hégirienne.

Avant cette date l’envoyé (psl) avait passé treize années persécuté par les mécréants de Qoreich et interdit d’adorer librement son Seigneur et Maître Allah, le créateur des univers  visibles et des mystères.

Avec cette émigration, le prophète, Mohamed, à l’instar de tous ses frères les prophètes, quitta une terre où les hommes ne voulaient pas entendre les commandements du Seigneur. Il a fuit le mal, pour propager le bien. Tous les messagers (que la paix soit sur eux) firent la même chose: depuis Abraham, le père des prophètes à Moise et Jésus christ. Tous ont été démentis et maltraités par les leur, qui étaient sourds et aveugles à la vérité céleste; et tous ont préféré par ordre divin, quitter les milieux malsains, pour une terre plus clémente et un entourage plus juste et plus fidèle à la vérité universelle du Créateur.

Ils ont ainsi donné un exemple et une solution pour tous ceux qui viendront ultérieurement et qui rencontreraient les mêmes persécutions et les mêmes pratiques malveillantes.

Les hommes ont commis des fautes graves et étranges: d’une part, beaucoup d’entre eux ont admis et souvent par des constatations de faits anodins, que les messages des prophètes apportaient un remède aux maux de l’humanité. D’autre part par vanité et par orgueil mal placé, ils avaient refusé d’admettre une vérité claire et éclatante qui crevait les yeux : Dieu organise le monde qu’il a crée et dont il est le maître absolu et incontesté. Est-il logique qu’après avoir sorti tout cet univers du néant insondable, Dieu y laisse régner le désordre et la pagaille? Tout doué de raison ne peut que répondre “non” à cette question.

L’envoyé d’Allah reçu un accueil triomphal dans la ville de médine.

Il construisit une mosquée à Qubba cette mosquée qui fut décrite par Allah comme étant “la première mosquée construite sur la piété depuis le premier jour.”

Le prophète y pria avec ses compagnons des deux anciens clans rivaux les Aous et les Khazraj, qui tous les deux seront le groupe des Ansars. (Ceux qui ont soutenu le prophète).

L’envoyé (psl) entra à Médine entouré par les Ansars. Tout le monde marchait derrière le prophète et chacun essayait de prendre la bride de sa chamelle pour le diriger vers sa propre demeure.

C’était le vendredi, il arriva au niveau des Beni Salem ibn Awv. Il descendit de sa monture et pria, le premier vendredi dans l’histoire de l’islam. Il prononça un sermon dans lequel il dit “O gens gardez quelque chose pour vos âmes. Par Allah l’un de vous peut être foudroyé et son troupeau restera sans berger et son Créateur lui dira, sans transition, ni traduction : “Mon envoyé ne t’est-il pas venu? Ne t’a-t-il pas averti? Ne t’ai-je pas donné des biens innombrables? Qu’as-tu gardé pour toi-même? Pour le salut de ton âme? Alors il regardera à gauche et à droite et ne verra rien du tout. Et il regardera devant lui et ne verra que l’Enfer grondant devant ses yeux. Si l’un de vous peut sauver son visage de la chaleur brûlante de la Géhenne, ne serait-ce que par un morceau de datte, qu’il le fasse. Celui ne possède rien, alors par une bonne parole. La bonne parole vaut dix bonnes actions, à sept cent fois, la paix et la miséricorde d’Allah soient sur vous tous.”

 L’envoyé (psl) continua à frayer son chemin à travers la ville de Médine et chacun des citoyens de cette ville voulait l’avoir comme son hôte. Tout le monde voulait baraquer la chamelle en tirant sur sa bride et l’envoyé de leur dire “laissez la elle agit sur un ordre”

La chamelle comme mue par une force invisible, continua à avancer jusqu’arriver dans un espace appartenant aux Beni Malik Beni Annajjar; les oncles maternels de l’envoyé. C’était la famille dans laquelle son grand père Hachem s’était marié, pour y engendrer Abd al Moutalib, son grand père.

La chamelle baraqua devant la maison de Abou Ayoub al Ansari, de son vrai nom Khaled ibn Zeyd.

C’est dans cette place bénite que fut construite la mosquée du prophète Mohamed que la paix et les bénédictions d’Allah soient sur lui.

Ceux qui avaient voyagé avec le prophète, les Mouhajiroun, furent fraternisés avec les Ansars. Chacun des habitants de Médine pris un frère parmi ceux qui avaient quitté leurs demeures pour fuir avec leur religion. Ils partagèrent avec eux absolument tout ce qu’ils avaient, exactement comme le bon frère, l’aurait fait avec le sien.

Allah a dit d’eux :

“Il {appartient également} à ceux qui, avant eux, se sont installés dans le pays et dans la foi, qui aiment ceux qui émigrent vers eux, et ne ressentent dans leur cœur aucune envie pour ce que (ces émigrés) ont reçu, et qui (les) préfèrent à eux-mêmes, même s’il y a pénurie chez eux. Quiconque se prémunit contre sa propre avarice, ceux là sont ceux qui réussissent.” Al Hashr9

Quand Mohamed (psl) se stabilisa à Médine, il envoya Zeyd ibn Haritha et Abou Rafa’ à la Mecque, pour amener ceux qui étaient restés de sa famille. Ils revinrent avec Fatima,Oum Kalthoum, ses filles et Saoudatou son épouse. Ils amenèrent aussi Oum Eymen, l’épouse de Zeyd et son fils Oussama.

Le climat de Médine ne fut pas toléré au début par les Mouhajirouns. Plusieurs d’entre eux furent malades. Et une fièvre très forte avait atteint un certain nombre d’entre eux, parmi lesquels Bilal, Abou Bakr, et Amer ibn Veheyra.

Ils s’en plaignirent au prophète (psl), qui tendit les mains vers le ciel et pria : “Mon Dieu fasse que nous aimions et tolérions Médine comme nous avons aimé et toléré la Mecque et plus que cela mon Dieu, Tu es le puissant, le sage. Mon Dieu béni cette terre et fasse que ses biens nous soient multipliés en quantité et en qualité. Et fasse mon Dieu que son épidémie disparaisse.”

Allah exauça sa demande et les Mouhajiroun vécurent heureux et prospères à Médine la ville fleurie.

Après avoir construit sa mosquée, l’envoyé (psl) commença à instruire les gens des affaires de leur religion.

Allah fit de la prière une obligation, pour les fidèles pour qu’ils se souviennent toujours de sa grandeur et de sa toute puissance.

C’est une occasion pour les hommes d’avoir recours à celui entre les mains de qui se trouvent les reines de toutes vie et de toute existence. Le musulman, une fois prosterné devant Allah, peut s’adresser à lui sans médiateur. Il Lui demande  ce qu’il veut et  se plaint à Lui de ce qui perturbe sa vie. Les mouvements de la prière son un ensemble d’expressions qui traduisent chacun, les rapport existant entre la créature et le créateur.

Le très faible demande au très Haut de lui accorder son aide et sa protection. L’éphémère demande à l’Eternel de le préserver des souffrances de la vie et des tourments de la tombe et du jour de la résurrection. Le très pauvre demande à l’infiniment riche de lui accorder dans la paix sa subsistance et celle des siens. L’opprimé demande au Maître Suprême de le délivrer de ses détracteurs. Le malade demande au Tout Puissant d’alléger ses souffrances et de lui accorder la santé, dont il est le seul à détenir les véritables ingrédients.

C’est aussi une occasion pour les créatures d’exprimer leur gratitude à celui qui leur a tout donné, et de le remercier pour toutes les grâces dont Il ne cesse de les couvrir.

L’envoyé (psl), entouré des Ansars, assoiffés de tout connaître des affaires de leur religion, commença à prêcher la nouvelle foi en un Dieu unique. Le créateur des cieux, de la terre et de tout ce qui existe. L’Omniscient, l’Omnipotent, qui se situe avant le commencement et qui sera après la fin.

Les musulmans commencèrent à proliférer à la surface de la terre d’Allah. La paix commença à régner entre les hommes. La haine et la traîtrise furent remplacées par la fraternité dans l’islam et l’entraide entre les fidèles qui se considéraient comme des frères.

Pour l’amour d’Allah, le voisin commença à respecter son voisin; le riche commença à aider le pauvre. Ce n’était plus “aide toi et le ciel t’aidera”, mais “Allah vient en aide à son fidèle, tant que ce dernier continue à venir en aide à son frère”.

Des millions et des millions d’enfants orphelins verront dans les siècles à venir que leur avenir n’était plus sombre, parce qu’Allah avait demandé à ses fidèles de prendre soin de l’orphelin, de l’honorer, et de ne pas le contraindre.

Par la Zakat, qui est une aumône légale et obligatoire, de pair  avec la prière, l’islam a garanti aux pauvres une certain portion des biens des riches, qui doit leur revenir de droit, pour tous ceux qui croient en Dieu et au jour dernier.

Cette solidarité va constituer dans la communauté musulmane un facteur d’équilibre, mais aussi une conjuration de l’envie et de la jalousie, qui ont détruit dans le passé tant de communautés.

Le jeun du mois béni du Ramadan, en plus des soins multiples que Dieu y a placé, pour soigner et alléger les maladies des hommes, constitue aussi une école de sagesse et de persévérance. C’est une occasion annuelle, pour rappeler aux riches les affres de la famine que vivent leurs frères moins nantis. Le prophète, lui-même, au cours de ce mois était dit-on plus généreux que le vent qui souffle.

Mohamed (psl), comme il l’a dit lui-même, était venu pour compléter les règle de la vertu, et pour constituer un exemple de rectitude et de droiture, pour tous ceux qui veulent voir avec des yeux de vérité la vie avant de s’engloutir dans les draps de la mort.

Malgré les biens que le Dieu du ciel et de la terre a mis sous ses pieds, malgré la chute des deux plus grands empires de l’époque (le romain et le perse) devant la ténacité de ses fidèles, Mohamed a vécu dans la simplicité la plus totale. Il était appelé par tous “Le serviteur de ses compagnons”. Il cousait lui-même ses vêtements, et aidait aux travaux ménagers de sa famille.

L’envoyé (psl), était toujours à la disposition de tous ceux qui voulaient de lui une rencontre ou lui demandait un service. Il n’était jamais assez pressé, pour dépasser une vieille personne qui le prenait par le pan de son manteau et lui disait sans empressement tout ce qu’elle voulait. Il ne négligeait jamais une personne quelle que soit sa position sociale, ou le degré de sa fortune. Il représentait l’exemple même de la modestie au point ou dans l’un de ses Hadiths confirmés, il dit : “Nul n’entrera au Paradis, s’il a dans son cœur un atome de vanité.”

Tous ses Hadiths (paroles du prophète) étaient des formules de sagesse.

“Celui qui croit en Dieu et au jour dernier, doit respecter son voisin.”

“Celui qui croit en Dieu et au jour dernier, doit honorer son hôte.”

“Nul ne sera croyant, avant d’aimer pour son frère (dans la foi), ce qu’il aime pour lui-même.”

“Celui qui croit en Dieu et au jour dernier, doit dire un bien ou se taire.”

“Débarrasser le chemin des débris qui l’encombrent est charité.”

“La propreté est une partie de la foi.”

“L’obéissance aux parents (dans le bien), ouvre les portes du Paradis.”

“Celui qui adopte un orphelin est mon compagnon dans le Paradis.”

“Nul n’entrera au Paradis, s’il calomnie ses semblables les hommes.”

“Un bien fait aux hommes, est dix fois récompensé par le Seigneur. Et Allah multiplie la récompense pour qui Il veut.”

“La foi c’est la haute moralité. Le péché, quand à lui, c’est ce qui dérange la conscience et dont la divulgation indispose.”

“La religion est facile. L’excès de zèle y est absolument insoutenable. Essayez donc de bien agir et d’être droit dans la mesure de ce qui est possible.”

“Le pire homme, le jour de la résurrection est celui qui est fui par ses semblables à cause de ses mauvais comportements.”

“Les croyants sont solidaires comme un édifice, ils se soutiennent mutuellement.”

“Gardez-vous de la jalousie, elle brûle les bonnes actions comme le feu brûle le bois sec.”

“La foi consiste à croire en Dieu, en ses anges à son livre, le jour de sa rencontre, en ses messagers et à croire au jour dernier.”

“Dieu n’accorde aucune miséricorde à celui qui ne fait pas preuve de miséricorde à ses créatures.”

“Nul d’entre vous ne sera croyant, s’il ne souhaite pour son frère (dans la foi) ce qui souhaite pour lui-même”

“Tout homme auquel Allah confie la responsabilité sur des sujets et qui meurt en ayant trahi leur confiance, n’entrera pas au Paradis.”

“Le vrai musulman est celui qui ne commet aucune offense ni par sa langue, ni par ses actes aux autres. De même que le vrai émigré est celui qui abandonne les interdits de Dieu.”
Liberté de croyance en islam.

Mohamed (psl) a enseigné à ses compagnons d’aimer Dieu, ses anges, ses livres révélés et tous ses prophètes. Le Coran est venu d’ailleurs confirmer cet ordre par les versets :

“Le messager a cru en ce qu’on a fait descendre vers lui, venant de son Seigneur, et aussi les croyants: tous ont cru en Allah, en ses anges, à ses livres et en ses messagers.(en disant): “Nous ne faisons aucune distinction entre ses messagers” et ils ont dit: “Nous avons entendu et obéi.

Seigneur, nous implorons Ton pardon. C’est à Toi que sera le retour.”

Allah n’impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité. Elle sera récompensée du bien qu’elle aura fait, punie du mal qu’elle aura fait.”

L’islam, triomphant par la sagesse et l’ordre juste et équitable, qu’il répandait entre les hommes, continuait sa marche triomphale à travers les contrées du monde.

Les messagers du prophète (psl) commencèrent à sillonner le monde et à frapper aux portes des empires les plus importants de l’époque, pour faire parvenir le message divin aux oreilles de tous ceux qui voulaient suivre la voie de Dieu et respecter l’ordre de la vie.

Ceux qui ont prétendu que l’islam avait triomphé par l’épée, n’ont pas compris la réalité des choses.

Allah a dit dans le Coran: “Point de contrainte en religion.”

Il a dit aussi dans le livre sacré des musulmans : “Il appartient à quiconque de croire ou de ne pas croire.”

Mohamed au début n’avait combattu personne. Les juifs de Médine, bien que lui ayant posé pratiquement les mêmes problèmes que ceux causés par les mécréants de Qoreich, sont restés sous la protection des musulmans et ont bénéficié du même droit de citoyenneté que l’ensemble des médinois.

Il y avait trois tribus de juifs à Médine : les beni Qinaqa, les Qoreidha et les Nadirs.

Ils avaient manifesté une inimitié sans pareille pour Mohamed, malgré leur prophétie qui prédisait l’apparition imminente de l’envoyé de Dieu.

Ils ne voulaient pas que la prophétie revienne à un fils d’Ismaël. Et ceci avait excité leur jalousie au point où ils cherchaient délibérément tout ce qui pouvait nuire à l’envoyé d’Allah. Ils ne crurent donc pas au dernier des messages de Dieu.

Au début donc le prophète ne combattit personne, ni n’obligea quiconque à embrasser la religion. Son rôle se résumait à annoncer la bonne nouvelle et à avertir contre la colère de Dieu contre les prévaricateurs.

Et comme Allah l’a dit dans le Coran, Mohamed ne faisait que rappeler les gens des consignes de leur Seigneur:

“Eh bien, rappelle! Tu n’es qu’un rappeleur,

Et tu n’es pas un dominateur sur eux.

Sauf celui qui tourne le dos et ne croit pas, alors Allah le châtiera du grand châtiment.

Vers Nous est leur retour.

Ensuite c’est à nous de leur demander des comptes.”

Quand la tyrannie des mécréants de Qoreich atteignit son comble et qu’ils l’expulsèrent de son logis, pour la simple raison qu’il prêchait la bonne parole, la parole de Dieu, quand ils projetèrent de l’assassiner et complotèrent pour mettre leur vil projet à exécution, alors il fut autorisé aux croyants de combattre pour leur propre défense et pour la sauvegarde de la liberté de croyance et la dignité humaine.

Allah leur dit : “Combattez sur le sentier de Dieu ceux qui vous combattent, mais ne transgressez pas. Certes Allah n’aime pas les transgresseurs.”

Les musulmans auront à partir de ce moment beaucoup d’accrochage avec les infidèles, qui à leur tour ne ménageaient aucune force pour détruire ceux qui avaient suivi le dernier des prophètes.

Il y aura ainsi beaucoup de batailles célèbres comme la bataille de Badr qui eut lieu au mois de Ramadan, la bataille de Ohoud, celle de Qatavane, de Bouhrane, de Hamra al Assad, de Dhat arriqa’, Khandaq etc.

Les fidèles musulmans allaient de victoire en victoire. Ils avaient foi en Dieu, et ceci était amplement suffisant pour qu’ils bravent les mers et les océans pour répandre sur terre la paix, l’égalité, la fraternité et la justice entre les hommes.

Le prophète d’Allah dépêcha des émissaires auprès des monarques, pour les inviter à entrer dans l’islam.

Après le retour de Houdeybiya, l’envoyé(psl) entreprit de rentrer en contact avec les dirigeants de la terre. Il fit confectionner à cet effet une bague frappée en son nom et sur laquelle était écrit “Mohamed l’envoyé d’Allah”

Il écrivit à César de Romme en ces termes:

“Au nom d’Allah, le très clément, le tout miséricordieux. De Mohamed ibn Abdallah à “Hirakl”, le monarque des romains. La paix soit sur celui qui suit le droit chemin. Enfin, je t’invite par le prêche de l’islam: soit musulman, et tu seras sauvé. Allah te récompensera par deux fois. Si tu refuses et persiste dans la négation de Dieu, tu auras sur tes épaules le péché de tes suites parmi les pauvres paysans. Il compléta par ces versets:

“O gens du livre, venez à une parole commune entre nous et vous: que nous n’adorions qu’Allah sans rien lui associer et que nous ne prenions point les uns les autres pour seigneurs en dehors d’Allah” puis s’ils tournent le dos dites: “Soyez témoins que nous nous sommes soumis.” Coran al Imrane.

Il écrivit aussi à l’émir de Basra. Ce message était porté par Al Harith ibn Oumeyr al Azdi. Mais quand ce dernier arriva à Mouta, un village dans le Cham, il fut intercepté par Chourahbil, qui lu demanda : “Ou vas-tu?” il répondit “vers le Cham.” “Tu es peut être l’un des messagers de Mohamed?” “Oui”.

Alors il lui trancha la tête.

C’était le seul messager du prophète qui fut assassiné.

Il envoya aussi Hatib ibn abi Balta’a vers Al Mouqawqis, le prince d’Egypte. Il était ainsi formulé:

“Au nom d’Allah le très miséricordieux, le tout miséricordieux. De Mohamed, l’envoyé d’Allah à al Mouqawqis, le prince des coptes. La paix soit sur celui qui suit le droit chemin. Entre dans l’islam, tu seras sauvé et Allah te récompensera par deux fois “O gens du livre etc.…” si tu refuses de te convertir, tu supporteras sur tes épaules les péchés des coptes.

Le message fut remis au prince en alexandrie. Quand il le lut il dit: ” S’il était vraiment un prophète que n’a-t-il pu convertir ceux qui l’ont persécuté et chassé de son pays?

Hatib lui dit alors: “Tu atteste que Jésus fils de Marie est un prophète? Pourquoi n’a-t-il pas demandé au Seigneur de détruire ceux qui l’ont torturé et crucifié?

Le prince répondit: “Bien dit. Tu es un homme sage, venu de la part d’un sage.”

Puis il ajouta: ” J’ai longuement médité sur la mission de cet homme. J’ai constaté qu’il n’interdit aucune chose enviable et n’autorise aucune chose détestable. Je ne lui trouve pas les caractères d’un magicien, ni d’un imposteur. Il possède les caractères plutôt de la prophétie et je verrai.”

Puis Al Mouqawqis écrivit la réponse:

“Au nom d’Allah le très miséricordieux le tout miséricordieux. A Mohamed ibn Abdallah, de Mouqawqis, le prince des coptes. La paix soit sur vous. J’ai lu votre message et j’ai compris son contenu et ce à quoi tu m’invite. Je savais qu’un prophète allait apparaître. Je pensais que ce serait au Cham qu’il apparaîtra. J’ai honoré votre messager et je vous envoie deux servantes, parmi les meilleures que nous avons, des vêtements et une mule pour vos déplacements. La paix soit sur vous.”

L’une de ces deux servantes sera une épouse du prophète et lui donnera son fils Ibrahim. L’autre il l’a donnera comme présent à Hassan ibn Thabit. Et Mouqawqis n’embrassera pas la religion islamique.

L’envoyé dépêcha Amrou ibn Oumeyya Addamri, vers le royaume d’Abyssinie, portant un message pour le négus libellé en ces termes:

“Au nom d’Allah le très miséricordieux,le tout miséricordieux. De Mohamed, l’envoyé d’Allah vers Najachi, le souverain d’Abyssinie. Paix. Je loue Allah, auquel aucune divinité n’est associée, le Souverain de l’univers, le très haut, que son nom soit sanctifié et loué soient ses attributs. J’atteste que Jésus, fils de Marie, est le prophète d’Allah; et son souffle et un mot qu’il a lancé à Marie, la pure, la vierge. Marie le porta en son sein et il le créa comme il a crée Adam. Je t’invite à croire en Allah, l’unique, et de suivre sa voie, la voie du salut et de la paix. Que tu me suives et que tu sois convaincu de ce qui m’est descendu d’Allah. Je suis son envoyé et son serviteur. Je t’invite et tes troupes à rejoindre le convoi de Dieu, loué soi- il. J’ai averti et conseillé, acceptez mes conseils et que la paix soit avec celui qui suit le droit chemin.

Le monarque abyssinien, reçu le message avec une profonde considération et traita le messager avec un très grand respect.

Il dit à Amrou: “Par Allah, je sais que Jésus avait annoncé l’apparition de ce prophète, mais j’ai peu de gens qui croient comme moi. Accordez moi le temps de faire plus de convaincus et d’ attendrir les cœurs.

Amrou proposa à ceux qui étaient restés parmi les émigrés d’Abyssinie de revenir avec lui vers Médine. Parmi ces émigrés, il avait Oum Habiba bint Abi Souviane. Elle était venue avec son mari Oubeydalla ibn Jahch; qui avait embrassé la religion islamique, auparavent, mais qui n’avait pas tardé à se reconvertir au christianisme. L’envoyé(psl), épousa Oum Habiba, alors même qu’elle se trouvait encore en Abyssinie, et le mariage fut célébré par le négus sur procuration de l’envoyé(psl).

Le prophète envoya aussi Abdalla ibn Houdhava Assahmi, porteur d’un message au roi perse Kisra. Il était ainsi rédigé:

“Au nom de Dieu, le très miséricordieux, le tout miséricordieux. De Mohamed, l’envoyé de Dieu, à Kisra, le souverain de perse. La paix soit sur celui qui suit le droit chemin et croit en Dieu et son envoyé. J’atteste qu’il n’y a de Dieu qu’Allah et que Mohamed est l’envoyé d’Allah. Je t’invite au nom d’Allah à l’islam. Je suis un envoyé de Dieu pour l’ensemble de la communauté humaine. J’averti ceux qui sont vivants et je met ceux qui refusent de croire devant leur propre choix et ses conséquences. Entre dans l’islam et tu seras sauvé. Sinon tu porteras sur tes épaules les péchés et l’ignorance des perses.”

Quand il reçut le message, le roi perse le déchira par orgueil.

Et quand l’envoyé prit acte de ce comportement hâtif et irresponsable, il invoqua son Seigneur: “Qu’Allah déchiquette son royaume en morceaux.” Et ainsi il a été.

Son royaume fut le premier à s’effondrer. Il avait envoyé à son vassal au yemen d’envoyer des mains fortes pour lui apporter Mohamed. Mal lui en prit, car son propre fils se retourna contre lui et le tua et envoya au commandant du yemen de ne pas exécuter cet ordre.

Ainsi à l’un après l’autre, le prophète d’Allah envoya ses messages de prêche à tous les grands de la terre, les invitant à suivre la voie de Dieu et à gouverner selon les commandements que Dieu n’a cessé d’envoyer aux hommes depuis Noé et qu’ils ont toujours eu du mal à suivre à cause de leur manque de bon sens et leurs mauvais calculs.

Quand le prophète est retourné à la Mecque en triomphateur, les mecquois terrorisés par les quantités impressionnantes de troupes musulmanes, qui se pressaient aux ports de la cité, crurent que leur heure avait sonné et que Mohamed profondément blessé par toutes les persécutions et les tortures qu’ils lui firent endurer, était venu pour se venger.

A leur grande surprise, il leur dit tout simplement:

“Allez vous êtes libres.”

Une leçon de tolérance sans pareille dans l’histoire des conflits humains.

Mohamed (psl), n’était pas un homme venu assouvir des desseins de vengeance ou de tyrannie sur les hommes. Il était venu sauver et tirer les créatures des ténèbres vers la lumière. Il cherchait à sauver les humains du châtiment terrible du Seigneur des mondes visibles et du mystère, promis à ceux qui ont transgressé ses lois et perverti ses créatures par leurs mauvais comportements et leur mauvaise foi.

Beaucoup ont dit à travers l’histoire “nous n’avons pas besoin d’un messager pour nous guider”. Ils avaient peut être leur raison, mais ils n’ont rien apporté en contrepartie. La raison voudrait que  le Seigneur infiniment grand et infiniment bon, trouve une solution pour garder ses créatures sur la ligne droite, qui assure la bonne marche des choses et des êtres.

Toutes les créatures sur terre, suivent l’ordre initial, qu’Allah leur a assigné, pour ne pas perturber l’équilibre de l’univers.

Le soleil, depuis la création suit un chemin bien défini et duquel il ne dévie jamais. La lune tourne autour de lui suivant les mêmes lois sans jamais causer de désastre dans l’ordre impeccable de l’univers. Tout l’univers est musulman. Il suit à la lettre la volonté de Dieu.

Les hommes verront bien après que Mohamed eut regagné le royaume du très haut, que malgré l’ignorances qui caractérisait cette époque des ténèbres, l’envoyé d’Allah avait interdit beaucoup de choses qui s’étaient avéré plus tard et après l’apparition tardive de laboratoires et des études scientifiques, très nocives pour la vie et l’équilibre des hommes.

Dans tous les coins de la terre la religion islamique a répandu la paix et la concorde entre les hommes.

Les conquêtes de l’envoyé (psl) étaient bien limitées pour que le bien triomphe sur le mal. En vingt sept conquêtes environ et le même nombre de “Sariya” il y eut un total d’un millier de morts environs.

Nombre très négligeable quand on pense à cinq millions de morts pendant la première guerre, ou aux cinquante cinq millions d’âmes anéanties pendant les folies de la deuxième guerre mondiale. Et qui ne visaient que la domination,  l’exploitation et l’asservissement des hommes

L’islam n’est pas une religion de guerre d’invasion ou de violence. Mais si on lui déclare la guerre, il riposte au nom du bien contre le mal et de la justice contre l’injustice.

Loin de la folie souvent incontrôlée des hommes, les religions sont un don de Dieu, qui n’oblige personne à le prendre. Dieu nous donne gracieusement et gratuitement ses conseils et ses commandements pour nous sauver des péripéties et des dangers de la vie ici bas. Il nous montre le chemin qu’Il a choisi pour que ses créatures et sa création évoluent dans l’ordre qu’Il accepte, qu’il a ordonné et qui lui plait. Il Lui revient également,et en un jour qu’Il est le seul à fixer, de nous juger pour nos fautes et nos crimes; de châtier ou de pardonner comme Lui l’entends et comme sa sagesse en décide.

Mohamed vit que l’islam s’est répandu comme son Dieu l’a promis. L’homme solitaire a donné vie à toute une communauté.

Le petit groupe de fidèles apeurés s’est mué en nations entières, prêtes à se donner corps et âme à la cause divine.

Des grands royaumes, étaient désormais sous la direction des prescriptions de Dieu, apportées par Jibril, au prophète Mohamed (psl).

Ce dernier, inlassable continuait à dispenser ses conseils et sa sagesse, aux substituts dans les quatre coins du monde, pour que l’être humain soit respecté et que ses droits soient préservés jusqu’au plus négligeable.

A ce titre, l’on ne peut que considérer avec un très grand respect, les exemple de lettre de mandat données à certain élus comme celle donnée à Al Ala ibn Al Hadrami et qui commence ainsi:

“Ceci est une lettre de Mohamed ibn Abdallah ibn Abd Al Moutalib, le Qorachi, le Hachimite, l’envoyé d’Allah à toute l’humanité. Ceci est une lettre de nomination de Ala ibn Al Hadrami et ceux qui sont avec lui parmi les musulmans.

O musulmans craignez Allah à la mesure de vos capacités; et écoutez et obéissez à Ala ibn Al Hadrami.

Je l’ai mandaté pour vous gouverner et lui ai ordonné la crainte d’Allah, le Dieu unique, et qu’il vous traite avec respect et douceur. Je lui ai adjoins de donner le bon exemple parmi vous, et de traiter tout le monde avec justice et équité; alors suivez le et obéissez à ses ordres. Il doit vous consulter pour toutes les affaires publiques et privées vous concernant et partager vos points de vue sur les choses d’intérêt commun, suivant les lois justes, dictées dans le livre d’Allah.(…)

Celui qui gouverne par la justice et l’égalité, ordonnées par Dieu doit aux gouvernés respect et obéissance.

Apprenez O fidèles, que dans l’obéissance, il y a beaucoup de bien et de  facteurs d’équilibre.

Allah m’est témoin que si je donne à un homme la direction des affaires des musulmans et qu’il ne suit pas le chemin de Dieu et ses prescriptions, vous ne lui devez ni respect, ni obéissance; et qu’il ne représente en aucun cas la confiance que nous lui avons donnée.”
Quelques versets du saint Coran sont venus cependant, rappeler à Mohamed qu’il n’est qu’un simple envoyé, un être humain qui doit à son tour goûter les souffrances de la mort, avant de regagner le très Haut.

                     Le pèlerinage de l’adieu.

Au mois de Dhu al hijja de cette année là, l’année dix de l’hégire, l’envoyé (psl) décida de conduire le pèlerinage à la Mecque, lui-même. Depuis son émigration, il n’avait visité la ville sainte que pour la “Oumra” ou petit pèlerinage. Le grand pèlerinage, lui demande non seulement la circumambulation autour de la prestigieuse Kaaba, mais aussi la visite du mont Arafat.

En fait Mohamed (psl), avait une très grande envie de voir pour une dernière fois sa terre natale.

Quand le prophète fit part de ses intentions aux arabes; tous voulurent l’accompagner dans ce voyage.

Le nombre de ceux qui sortirent avec lui depuis Médine et celui de ceux qu’ils rencontrèrent sur le chemin, atteignirent les cent mille personnes.

Les fidèles arrivèrent à “Dha al Houleyva”, ou l’envoyé (psl) fit son “Ihram” (sacralisation). Après lui, firent les musulmans.

Ils se vêtirent des deux morceaux d’étoffe non cousus. Un drap autour de la taille et un autre sur la poitrine. Ce qui rappelle le linceul dans lequel tout musulman sera un jour enveloppé avant de comparaître devant le Dieu des hommes. La tête, les pieds et les bras devant rester nus.

L’envoyé (psl) récita l’incantation de la “Telbiya”:

“Je suis venu répondre à Ton appelle O Toi Allah…je suis venu à Toi…

Je suis venu à Toi, qui n’a absolument aucun associé…je suis venu répondre à Ton appel Allah.”

Après le prophète des milliers de voix, reprennent le refrain de la prière, qui sera des millions et des millions de fois répétée et portée en écho par les paysage montagneux des terres bénites de la péninsule.

L’envoyé (psl) suivit dans ce voyage, le même itinéraire qu’il suivait pour la “Oumra”. Il entra à la Mecque en plein jour, attacha sa chamelle devant la porte de la Kaaba, connue sous le nom de “Bab assalam”, (La porte de la paix).

Devant la maison sacrée, il tendit les mains au ciel et pria:

“Mon Dieu fasse que cette maison grandit en honneur et en gloire. Mon Dieu fait qu’elle soit honorée, toujours et à travers les temps, et que les pèlerins qui s’y orientent augmentent en honneur et en pureté.”

Le prophète fit par la suite trois fois ses ablutions et se dirigea vers la pierre noire sacrée et l’embrassa, les yeux pleins de larmes.

Il fit ensuite la circumambulation autour de la Kaaba, puis le “Sa’i” (Le va et vient entre les deux monticules de Safa et Marwa), comme il le faisait durant la “Oumra”.

Au huitième jour de Dhu al Hijja, il alla dans le oued de Mina ou on lui dressa sa tente de laine. Il y pria les prières du Asr, du Maghreb et du Isha. Au jour suivant, il monta sur sa chamelle “Al Qaswa” et se dirigea vers le mont Arafat. (On dit que ce mont s’appelle ainsi, puisqu’il était le lieu ou Adam et Ève s’étaient rencontrés la première fois après qu’ils furent chassés du Paradis.).

Les pèlerins s’attroupèrent au pied du mont, comme ils se regroupèrent dans la plaine tout autour.

L’envoyé commença alors son discours très connu sous le nom de “Hajjat al Wada'” (le pèlerinage de l’adieu.”

Après la louange de Dieu et ses remerciements il dit:

“O gens écoutez mes paroles. Je ne sais pas si je vous verrai encore une fois comme en ce jour et cette circonstance. Jamais.

O gens votre sang et vos biens sont sacrés, comme sont sacrés ce jour et ce mois.

Vous comparaîtrez tous certainement devant le Seigneur des mondes et Il vous demandera compte de vos actions. Je vous ai avertis.

Celui à qui on a fait confiance, doit être honnête et rendre ce dépôt à son propriétaire.

Toute usure est mauvaise, mais vos capitaux vous sont licites. Ne faites pas de tort et qu’on ne vous en fasse pas.

O gens le diable s’est désespéré de se voir diviniser; mais il se contente de vos petites mauvaises actions. Méfiez vous de lui qu’il ne spolie pas votre religion.

O gens, le “Nasi” est un surplus de mécréance. Les infidèles l’ont inventé pour perdre les hommes. Tour à tour, ils le rendent licite pendant une année puis illicite durant la suivante. Ils interdisent ainsi ce qu’Allah a rendu licite et rendent licite ce qu’Il a interdit.

Les temps tournent comme au jour où Allah a crée les cieux et la terre. Les mois pour Allah sont au nombre de douze, parmi lesquels quatre sont sacrés. Trois de suite puis Rajab, unique qui se situe entre Joumada et Chaabane.

O gens vous avez des droits sur vos femmes, comme elles en ont sur vous.

Elles vous doivent de ne pas inviter dans votre demeure une personne contre votre gré et de ne pas commettre le péché manifeste. Si elles le font Allah vous permet de les isoler dans les couches et de les frapper modérément (sans aucune mutilation ou violence excessive.)

Si elles se repentissent, alors elles vous doivent vêtements et nourriture. Faites le bien à vos épouses, elles sont dans vos maisons. Elles n’ont pas d’autres recours. Vous les avez prises au nom d’Allah et vous avez rendu vos rapports avec elles licites au nom d’Allah.

Pensez bien O gens à mes paroles, je vous ai avertis. Je vous ai laissé deux instruments qui vous garderont de la perdition: le livre d’Allah et la Sunna de son envoyé.

O gens écoutez mes paroles, et méditez les. Vous savez que le musulman est le frère du musulman. Il n’est pas permis à une personne de prendre les biens d’une autre sans sa permission explicite. Ne vous faites pas de tort entre vous.

Mon Dieu ai-je assez averti!.”

Les cent mille pèlerins répondirent d’une seule voix”

“O Allah, bien sûr qu’il a averti”

“Alors soit témoin O Allah”, dit le prophète.

             **************************************

                  Tu mouras et ils mouront.

Dans un autre endroit de Arafat, nommé “Sakhrat” et qui se caractérise par d’énormes plaques de pierres, la révélation descendit sur le prophète, à un moment ou il ne s’y attendait pas. Sa chamelle pliant sous le poids des paroles divines qui descendait sur l’envoyé, plia les deux jambes avant.

Et voilà les paroles du très Haut qui étaient descendues ce jour là:

“Aujourd’hui j’ai complété pour vous votre religion, ainsi que ma grâce. Et j’ai choisi pour vous l’islam comme religion.”

Ces paroles venues du Seigneur des mondes, vinrent pour clôturer le discours du prophète, elles illuminèrent les esprits des croyants et les remplirent de joie et de bonheur.

Seul Abou Bakr ne partagea pas les réjouissances des croyants. Au contraire, ces paroles divines qui annonçaient la clôture de la révélation, lui donnaient un pressentiment de tristesse profonde. Si la religion est complète ceci ne pouvait vouloir dire qu’une chose : le rôle de son ami intime est sur le point d’être parachevé, et il avait peur que ceci ne voulu dire que Mohamed bientôt choisira la compagnie du très Haut compagnon.

Les ailes bleues de l’obscurité commencèrent à s’étendre sur le mont de la miséricorde. Et Mohamed du haut de sa chamelle supervisait les mouvements des pèlerins.

Les rayons du soleil couchant n’éclairaient que son visage. Ses yeux brillaient de piété et de la satisfaction du devoir accompli.

Son corps était décharné par la maladie, mais il émanait de lui une lumière de sérénité et de beauté indéfinissables.

Un pressentiment mystérieux qu’une bénédiction d’un autre monde était sur le point de disparaître.

Puis l’envoyé disparu dans l’obscurité naissante.

A ce moment, ses compagnons qui scandaient le nom d’Allah en chœur, furent pris de la même tristesse qui serra le cœur de Abou Bakr.

L’envoyé ordonna ensuite à la foule des croyants d’entamer le parcours vers Mozdalifa.

Ils y prière le “Isha” et le “Fajr”, derrière le prophète (psl).

Le jour suivant, le prophète monté sur sa chamelle, dont Bilal tenait la bride et avec Oussama à ses cotés, lui faisant une ombre avec un morceau d’étoffe, alla au bord du oued de Mina, ou avec sept pierres il lapida les stèles de Satan dans trois lieux différents.

Exactement comme son grand père Abraham avait lapidé le malin qui essayait de le détourner du bon chemin.

Mohamed (psl) libéra ensuite soixante trois esclaves et immola de ses mains soixante trois chameaux. Il ordonna ensuite à Ali d’en distribuer la viande aux pèlerins en offrande au Seigneur des mondes, qui lui a permis de vivre soixante trois ans.

L’envoyé se rasa ensuite la tête.

Enfin après avoir tourné une dernière fois autour de la Kaaba et bu pour la dernière fois de l’eau bénite de Zam-zam, il retourna vers Médine.

Abou Moueyhiba, le serviteur de l’envoyé (psl) raconte:

“L’envoyé (psl) m’appela au milieu de la nuit et me dit: “Abou Moueyhiba, on m’a ordonné d’aller prier pour les gens du cimetière du” Baqi”. Nous allâmes ensemble frayant les ténèbres compactes de la nuit. Quand il fut devant les tombes il dit: “La paix soit sur vous O gens des tombes. N’enviez pas le sort de ceux qui sont encore à la surface de la terre. Si vous saviez les grands maux qu’Allah vous a épargnés. Les tentations ont envahi les cœurs comme des tranches d’obscurité opaque. Les unes après les autres. Et la dernière toujours plus mauvaise que la précédente.”

Il n’a pas plutôt fini ces paroles, qu’il fut pris de tremblements fiévreux, et de maux de tête. Nous retournâmes péniblement vers sa demeure.”

Aicha (Allah soit satisfait d’elle) raconte:

“Quand l’envoyé retourna chez nous, il me trouva la tête entre mes deux mains et me plaignant “Ah ma tête”. Il me dit”Non Aicha, c’est plutôt moi qui ai mal à la tête”. Puis il ajouta : “Mais n’est il pas mieux que tu meures avant moi, pour que je te fasse tes funérailles de mes propres mains que je te couvre de ton linceul et que je prie pour toi?”

Je répondis: ” Par Allah, il me semble que si je le fais, tu reviendras après ma mort pour profiter de quelques unes de te femmes dans ma maison!”

Le prophète (psl) sourit et en oublia pour un moment la ténacité des douleurs qui lui fouillaient la tête.

Mais très tôt les douleurs reprirent de plus belle, et ne lui laissèrent plus de répit.

Il ne se laissa pourtant pas terrasser facilement par la maladie et continua à gérer les affaires des musulmans.

En ces jours de faiblesse du prophète, il reçu une lettre de Mousseylama, le prince de Yamama, un imposteur qui prétendait être un envoyé, lui aussi. Il demandait à Mohamed de partager la prophétie avec lui. Mousseylama, avait fraîchement admis l’islam, mais pensant que l’envoyé avait faibli, il saisissait ainsi l’occasion pour se faire une renommée ou se donner les mêmes privilèges que l’envoyé (psl).

Le prophète s’adressant aux messagers venus de la part de Mousseylama, leur dit: “Par Allah si le sang des messagers n’était pas sacré, je vous aurais coupé les têtes.”

Puis il écrivit une lettre de réponse à l’imposteur, commençant ainsi:

“De Mohamed, l’envoyé de Dieu à Mousseylama, le menteur…”

L’envoyé (psl) avait l’habitude de partager ses nuits équitablement entre les demeures de ses épouses. Sentant ses forces faiblir, il les rassembla et leur demanda la permission de se faire soigner dans la demeure de Aicha. Elles acceptèrent sa demande.

Aicha raconte :

“L’envoyé d’Allah est sorti de la chambre de Maimouna supporté par Ali et Al Vadl, la tête serrée par un morceau d’étoffe, et les jambes traînant sur terre. Il entra dans ma chambre, ainsi encadré par les deux hommes.

Il nous demanda de lui donner de l’eau d’une outre fraîche, pour qu’il puisse voir les gens.

Il s’aspergea le visage et se sentant mieux, nous demanda soutenez moi. Il sorti ainsi de chez Aicha, dont la chambre donnait sur la mosquée, toujours encadré par Al Vadl et Ali.

Il monta sur l’estrade et s’adressa aux gens ainsi:

“O gens je vous demande, à tous si quelqu’un a été frappé par Mohamed, ou s’il lui a fait le moindre tort, qu’il vienne se venger.”  Puis il descendit de l’estrade pour prier le “Dohr” et remonta de nouveau

Il répéta ce qu’il venait de dire. Un homme se leva et réclama trois Dirhams que lui devait le prophète. Mohamed les lui donna; remerciant son Seigneur de l’avoir purifié du poids des crédits avant de le rencontrer.

Un autre homme se leva de la foule des fidèles et dit que le prophète l’avait flagellé une fois.

Viens te venger lui dit le prophète. Des dizaines de bras se levèrent pour anéantir cet être qui se préparait à flageller celui qu’ils préféraient à leurs femmes et à leurs enfants.

Mais l’envoyé (psl), leur fit signe de rester en place et de ne rien entreprendre pour l’en empêcher.

L’homme s’approcha du prophète, qui avait découvert son dos et au lieu de le flageller, il jeta le fouet, et à pleins bras pris le torse de l’envoyé (psl) et l’embrassa.

“Pourquoi as-tu fais ce que tu as fait?”, demanda l’envoyé

L’homme qui se préparait à participer à un mouvement des troupes musulmanes vers le Cham, et que le prophète lui-même avait ordonné sous le commandement d’un jeune homme de vingt ans nommé Oussama, répondit:

“J’ai voulu que mon dernier acte ici soit le souvenir de mon corps touchant celui du prophète.”

Après ce déplacement pénible le prophète entra dans la chambre de Aicha et perdit connaissance.

Quand le muezzin appela à la prière, il demanda de l’eau pour faire ses ablutions. Mais trois fois de suite, il perdit connaissance et ne pu se lever. Quand il ouvrit les yeux, il envoya Bilal demander à Abou Bakr de diriger la prière.

Quand les gens apprirent la nouvelle, ils fondirent en larmes.

La fièvre ne laissait plus de répit pour le prophète.

On avait placé à son coté un récipient contenant de l’eau et chaque fois qu’il le pouvait, il s’en aspergeait le visage.

Aicha raconte :

“Il appela sa fille Fatima, et lui chuchota quelque chose à l’oreille et elle pleura. Puis à nouveau il l’appela et lui dit quelque chose à basse voix et son visage s’éclaira d’un sourire radieux.

Plus tard quand nous lui en avons demandé la raison, elle explique: “La première fois, il m’a dit que c’était là, la maladie qui allait l’emporter, et j’ai pleuré. Et la deuxième fois il m’a dit que j’étais la première personne qui allait le rejoindre dans le Paradis et j’ai ri.”

Puis, raconte Aicha Abdrahmane ibn Abou Bakr entra chez nous un cure dent à la main. Le prophète regarda le cure dent et je su qu’il le voulait. Alors je l’ai pris et je l’ai mâché pour lui et le lui donnai. Il le prit, se nettoya les dents avec et le déposa.

Puis je sentis que la tête de l’envoyé s’était alourdie sur ma poitrine. Je scrutai son visage et vis que se yeux s’étaient révulsés, et il répétait d’une voix affaibli “Vers le très haut…vers le très Haut, au Paradis.”

Je me suis levée et ai commencé à pleurer avec les femmes.

Quand les fidèles entendirent les cris, ils se précipitèrent vers la mosquée les gorges serrées par l’angoisse et l’inquiétude.

La lune avait probablement disparu et c’est quand elle disparaît que l’obscurité devenait opaque et oppressante.

Quand le prophète est mort, il n’avait aucun bien. Son bouclier était laissé en gage chez un commerçant juif, contre quelques “Sa'” de blé.

Allah a plié toute la terre sous ses pieds, mais il avait choisi de la quitter le plus légèrement possible. Pas de palais, pas de gardes, pas de richesse acquise sur le sang et le dos des créatures de Dieu. Rien. Il a fidèlement apporté le message que son Seigneur, et Maître l’avait chargé de transmettre et il est parti.

Par une après-midi chaude, des journées sèches de la péninsule arabique; Mohamed ibn Abdallah, l’envoyé d’Allah est mort. Il a été enterré le plus naturellement et le plus simplement possible, (comme lui-même l’avait demandé). Dans une tombe comme toutes les tombes. Sans fastes, sans mausolée, rien, une tombe reconnaissable seulement à une petite motte de terre et une pierre ordinaire, qui marque le lieu où l’on avait creusé pour enterrer la dépouille mortelle du meilleur des hommes.

Ceux qui ont opté pour le choix de souiller la mémoire de cet homme doivent se demander pourquoi porter préjudice à un fils de l’humanité dont le seul tort était d’avoir mis toute sa vie au service des hommes. Celui qui a tant enduré, pour que le bonheur, la vertu et la justice triomphent. Celui qui n’a été qu’un envoyé de Dieu, qui n’a fait que transmettre le message. Un message qui continue et continuera à contribuer grandement à guider et à protéger des millions et des millions d’hommes à la surface de la terre contre les autres et contre eux-mêmes.

Salaam…

One Response to “L’histoire vraie de l’envoyé de la miséricorde.”

  1. com de press Says:

    com de press…

    […]L’histoire vraie de l’envoyé de la miséricorde. « Mohamedhanefi's Blog[…]…

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